02/05/2021
Sophie Brassart
Ardentes patiences
[Extraits]
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Extraits
[Sophie Brassart, Ardentes patiences
Éditions du Cygne, 2021]
Chant circulaire de la tourterelle
Pareil à ce rire
jeté de femme en femme
Maintenu à la frondaison du lavoir
Suspendu à sa propre nudité
Calme de l’haleine
Au milieu du temps immobile
Sur les dalles de la voie romaine
Sur les herbes et cailloux aveuglants
Que faisons-nous
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Ceci je veux le partager :
Gorge
Vierge dans la chaleur des mûres
Velue la patte de l’insecte
Doigt d’une genèse invisible
Percée du ciel en crêtes de fer,
fifres noirs
Voici que la montagne se couvre d’ombre
Couvre notre existence
d’une aura sans finir
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Un bosquet s’élance – à même l’ombre
Le bleu immense – depuis quelque temps
J’écoute le revers des feuilles
C’est maintenant que je connais l’indicible
Un bosquet s’élance et tresse
les liens du corps avec l’esprit
& nous saluons le vin
Pour éluder la mélancolie nouvelle
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Je me suis assoupie, comme gorge tremblée
Le lilas de ma naissance, toute trace
Majestueuse par la zébrure du fleuve
Est-ce le rêve qui enseigne l’ombre
Mon regard se découd :
Libre de l’air et des insectes,
Venus pour qu’il devienne
air, insectes
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| BIO-BIBLIOGRAPHIE : Sophie Brassart, poète et plasticienne, vit à Montreuil. Elle a publié un premier recueil en 2018, Combe, aux éditions Tarmac, puis en 2019, Je vais, à la mesure du ciel, aux éditions du Cygne. Elle a réalisé une fresque regroupant vingt visages de poètes contemporains exposée de manière pérenne à l’Université de Caen.
■ © Éditions du Cygne
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01/05/2021
Pascal Boulanger
L’intime dense
[Extraits]
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Extraits
[Pascal Boulanger, L’intime dense
Éditions du Cygne, 2021]
Le savoir où l’on meurt
mais la ferveur qui vaut de l’or ?
& la rivière sur le chemin du soleil ?
& l’esprit d’enfance dans la chevelure forêt ?
Le promeneur qui marche sur la baie
tient la main de l’aimée
même absente.
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Proche
insaisissable
en épiphanies qui brûlent.
La présence d’un ciel
dans l’éclat de ces yeux
fera-t-elle retour ?
Dans l’attente parmi
les oiseaux bavards de l’aube
qui signe & veille
sur les montagnes du temps
chose nouvelle ; amour ?
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Comment se vivre autrement
au soleil couchant
quand l’écart assaille.
Sans sommeil
l’effrayant désir
entre l’herbe & le ciel
vers les yeux
commence à voir
& glisse
jupe cambrée
à la courbe,
une fenêtre, l’univers
dans la main.
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Franchissement plein amour
qui fait présence ne manque
aux roses qui se tiennent nues.
Au toucher doux rêche
la chair des fruits ruisselle
sur une table.
Désir présume comme
un enfant joue seul
sans souci de rien
& goûte à la volupté
nouvelle du monde.
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| BIO-BIBLIOGRAPHIE : Pascal Boulanger, né en 1957, a été bibliothécaire en banlieue parisienne. Il vit en Bretagne, près du Mont Saint Michel, depuis mars 2019. Il a publié des articles et des chroniques dans de nombreuses revues littéraires. Parmi ses derniers livres – recueils ou essais – Guerre perdue (Passage d’encre), Mourir ne me suffit pas (Corlevour), Jusqu’à présent je suis en chemin, carnets 2016-2018 (Tituli), Trame : anthologie 1991-2018 suivie de L’amour là (Tinbad).
■ © Éditions du Cygne
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