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Rechercher : sur les routes du monde vol III

Nicolas Bouvier, L'usage du monde

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Pendant mes années d’études, j’avais honnêtement fait de la « culture » en pot, du jardinage intellectuel, des analyses, des gloses et des boutures ; j’avais décortiqué quelques chefs d’œuvre sans saisir la valeur d’exorcisme de ces modèles, pace que chez nous l’étoffe de la vie est si bien taillée, distribuée, cousue par l’habitude et les institutions que faute d’espace, l’invention s’y confine en des fonctions décoratives et ne songe plus qu’à faire « plaisant », c’est-à-dire : n’importe quoi.

(p.92)

 

[…]--------------------------

 

J’ai trop besoin de cet appoint concret qu’est le déplacement dans l’espace.

 

[…]--------------------------

 

(…) le nomadisme rend sensible aux saisons : on en dépend, on devient la saison même et chaque fois qu’elle tourne, c’est comme s’il fallait s’arracher d’un lieu où l’on a appris à vivre.

(p.146)

 

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© Nicolas Bouvier, L’usage du monde, Quarto Gallimard, 2009 

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23/01/2011 | Lien permanent

PROCHAINE PARUTION, OCTOBRE 2009 : ISTANBUL, VILLE MONDE

Après Alger, Palerme, Athènes, Beyrouth et Tanger, voici, dans la série des “portraits de ville”, le nouveau numéro de la revue consacré à Istanbul.

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La pensée de Midi

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Les Carnets d'Eucharis 2021 - En livraison dès le 08 novembre 2021

LES CARNETS D’EUCHARIS

(SUR LES ROUTES DU MONDE – VOL. III]

 

 [LIVRAISON LE 08 NOVEMBRE 2021]

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avec le soutien de la Fondation Jan Michalski 

 

Jean-Marcel Morlat  Zoé Balthus Patrick Boccard Nicolas Boldych Jean-Paul Bota Jean-Paul Lerouge Zagros Mehrkian Estelle Ladoux Nathalie Riera Alain Fabre-Catalan Martine Konorski Claude Darras Marianne Simon-Oikawa Michèle Duclos Camille Loivier Armelle Leclercq Christophe Lamiot Enos Irina Bretenstein Gérard Cartier Geneviève Liautard Jennifer Grousselas Michèle Kupélian Richard Skryzak Dominique Pautre Jean-Paul Thibeau Barbara Bourchenin Jean-Charles Vegliante Patrizia Valduga Naomi Shihab Nye Angèle Paoli

 

La route d’Anatolie

[Puis la glaise et la boue s’allument de mille feux et le soleil d’automne se lève sur les six horizons qui nous séparent encore de la mer. Tous les chemins autour de la ville sont tapissés de feuilles de saule que les attelages écrasent en silence et qui sentent bon. Ces grandes terres, ces odeurs remuantes, le sentiment d’avoir encore devant soi ses meilleures années multiplient le plaisir de vivre comme le fait l’amour.]

Nicolas Bouvier L’Usage du monde éditions Quarto Gallimard

               

Format : 16 cm x 24 cm | 230 pages (dont un Cahier visuel de 8 pages)

| France : 26 € (frais de port compris)

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07/11/2021 | Lien permanent

Claude Minière... et le monde dans son ordre par la justesse d'un trait

NOTE DE LECTURE

Par Nathalie Riera

 

 

15 avril – Écrites à Paris, à Londres ou à Oziers, ces pages du Journal accompagnent Hymne. À travers elles, je me fais le compagnon de mon poème, de son achèvement. De son départ et de son achèvement.

Claude Minière, Pall Mall, journal 2000-2003 – (p.77)

 

 

couv_fiche_miniere_pall_mal.jpgPall Mall

Journal 2000 - 2003

Claude Minière

Editions Comp’Act, 2005

 

 

Le journal ne se veut pas lieu de confessions, et le poème ne cherche pas à rendre plus compréhensible le réel. Journal et Poème esquissent un vaste projet : demeurer lié au monde afin que le monde ne vous hait pas.

L’interrogation ne cherche pas de réponse, elle est action de remonter, de soulever, elle n’est qu’exigence de penser, à l’opposé des manières du monde et de ses vanités à ne vanter que le faux et son escorte de vulgarités.

Se défaire de l’ornement, taire le discours. Ne pas s’attarder, mais devancer. Toujours, devant, la voix menue du cœur qui aime à donner étreinte, qui aime à toujours aimer, ne pas rester dans le malheur, comme l’écrivait Hölderlin, mais chanter.

 

Ma poésie au fond répond à ce désir – « l’enfance retrouvée à volonté » - sans pathos, de corps immédiats, de traits et retraits, de bord de l’eau, de gestes sans jugement au rythme des feuillages. Exulter au cœur du monde.

 

Naître de l’esprit est nourricière du chant. La poésie de Claude Minière est certes vouée aux éléments familiers du quotidien, mais aussi et surtout à la liberté des espaces, aux paysages présents et dérobés, à ce qui fait rêve sans futiles rêveries.

Le journal est moyen de faire partir le poème, de passer par le poème, de passer par ce que l’on connaît et qui nous est nouveau. Et le poème est moyen de se tenir dans l’instant, toujours rester en la vérité, poursuivre l’enquête.

 

5 avril – Anna Dina Nurabelle. Plus fluides, les pensées doivent se faire plus fluides pour la sécheresse de l’arc-en-ciel, et comme « atomiques », pollens de lumière flottante.

 

 

Sécheresse d’une époque à laquelle quelques contemporains nous rappellent (à la manière d’Hölderlin) que peu de savoir nous est donné, mais de joie beaucoup.

Entre autre joie, celle du regard qui s’attache encore au sol, dans le vert profond d’une herbe, où les écrits ne flétrissent pas.

 

A la 112ème page de Pall Mall, le 16 novembre 2003 : Comment peut-on avoir encore envie, aujourd’hui, de publier ? Tout tombe dans la quantité à plat. Quant aux « critiques », il semble que Hymne les ait littéralement laissés sans voix.  Aucun de mes livres n’a recueilli aussi peu de commentaires. Je pourrai dire que c’est bien ainsi : comment taire, comme enterre. Mais ce silence « gêné » rend d’autant plus précieux et vifs les rares gestes : celui de Marcelin Pleynet (et son invitation dans l’émission radiophonique « Surpris par la poésie », sur les ondes de France-Culture) ; celui de Pascal Boulanger (et l’article qu’il a écrit, qui paraîtra dans art press).

 

© Nathalie Riera, septembre 2009

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Camille de Toledo, L'inquiétude d'être au monde, éd. Verdier (une lecture de Geneviève Liautard)

 

 

UNE LECTURE DE Geneviève Liautard

 

 

L’inquiétude d’être au monde
Camille de Toledo

 

Editions VERDIER, 2012

Collection Chaoïd

 

 

 

 

Site officiel | © http://www.editions-verdier.fr/v3/oeuvre-linquietudedetreaumonde.html

 

 

 

____________________________________________________________________________

 

 

 L’auteur de ce chant met le doigt sur ce point sensible de notre cœur et appuie de toutes ses forces pour briser la concrétion qui en obstrue l’accès.

 

Quelle force dans ce recueil qui mêle prose et poésie dans une forme très libre dont on pourrait au premier abord se demander si elle est bien utile.

Mais bien sûr qu’ils sont utiles ces vers dont le rythme, la musique, les mots diffractés, réveillent -    si besoin était encore après avoir lu : Je pense au père qui attend son enfant, le soir, et prie, en silence. Il ne croit pas en Dieu.

Quelque chose va avoir lieu, va ressurgir, nous le pressentons, quelque chose de terrible que nous avons oublié, que nous avons relégué au plus profond, quelque chose d’essentiel pourtant. Le visage du père… le visage d’Anna… Ettore !... là où il était, il ne reste que l’effroyable vide… voilà ce que Camille de Toledo nomme inquiétude et dès le début de ce livre, nous savons qu’il parle de nous et de ce que nous ressentons tous à des degrés divers dans nos vies, de ce qui empoisonne ce début de siècle. Cet impossible apaisement qui grandit avec l’âge il vient de loin, il suffit de se souvenir…

Du temps où l’homme était encore au centre, la nature maîtrisée, paisible… souvenir, nostalgie ! Que s’est-il passé pour que l’inquiétude se glisse ainsi dans le corps des choses ?

L’inquiétude est le nom

que nous donnons à l’impermanence

 

Et s’en suit ce que nous pressentions, le triste cortège des horreurs passées et présentes qui ont fait et continuent à faire de ce continent, un continent d’assassins.

Camille de Toledo parle en son nom de l’Europe, de son histoire, de ses langues. Et de ces dernières, il se méfie : langues impériales, coloniales, nationales, où l’on sait plus qu’ailleurs, comment les mots fabriquent des tueurs,

-et voilà qu’il agite devant nos yeux des images que notre société, passé l’effroi de la révélation, s’empresse d’oublier tant nous sommes abreuvés, par l’entremise des écrans, de massacres au quotidien : une île de Norvège, une école aux Etats-Unis ; il remonte l’Histoire, Grande Guerre, Shoa, élargit le spectre aux caprices de la terre…-

 

Il en parle sans concession,

 

Car l’Europe persiste,

supérieurement honteuse

de ce qu’elle a pu dire : Nous sommes, nous,

tandis que vous n’êtes pas.

...

...

Vous n’êtes rien, Nègres ou Juifs ou Indiens

vous n’êtes pas digne de brûler

dans le foyer de l’être.

 

Europe où des bêtes dociles sont abreuvées par les mots nations, identités, assurances, médicaments. Mots de clôtures qui, d’une main, attisent les peurs, et de l’autre, offrent les services de leurs chiens.

 

 

Et puis ce leitmotiv,

Comment est-ce arrivé ?

 

Orgueil, éloignement, indifférence, alors qu’il faudrait re-lier le mot Terre et le mot Homme

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19/02/2014 | Lien permanent

Les Carnets d'Eucharis (2017) par Mazrim Ohrti (pour Poezibao)

 

 

LES CARNETS D’EUCHARIS

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Sur les routes du monde (vol.1)

 

 

          [Revue "Les Carnets d'Eucharis", par Mazrim Ohrti]

 

Pour celles et ceux qui ne la connaîtraient pas, la revue Les Carnets d’Eucharis rassemble poésie, littérature, photographie, arts visuels ; elle est visible également sur le site de Nathalie Riera, chapeautrice en chef donc, qui se révèle très impliquée.

Revue qui naquit en numérique en 2008 pour s’enrichir d’une version papier annuelle dès 2013. A son comité de rédaction figurent quelques noms du moment concernant cette parole créatrice de bien des nourritures terrestres, les uns poètes s’accommodant des autres plutôt critiques, et réciproquement. Inutile de les nommer (au risque de vouloir faire caution), ils se reconnaîtront. Toute de noir toute de blanc (à quelques reproductions près, photos et peintures), toute de noir et blanc, et le rouge parfois aidant, la revue laisse voir dossiers, études, entretiens, traductions, portraits, critiques et poèmes. 


Ce numéro confirme les autres par sa densité, sa luxuriance lumineuse au regard des disciplines qui s’interpénètrent et ainsi se supportent mutuellement. Ce qui lui donne un air de permaculture, soit une alternative à ce que l’industrie du prêt-à-penser impose par ses ornières… dans le secteur culturel aussi. Et il y a là de quoi nourrir toute la planète. Même cinéma, vidéos, photo et peinture en sont le sujet dans une large mesure ; notamment sous l’œil de Richard Skryzak, vidéaste et écrivain dont le travail fut visible dans l’émission « Die Nacht/La Nuit » sur Arte. Ainsi Sharunas Bartas est à l’honneur dans ce numéro, mais pas que. C’est ce poète méconnu, Charles Racine, qui ouvre la voie par un dossier où « hommage » lui est rendu ; par un témoignage, des extraits de poèmes et des propos exégétiques à son endroit. La thématique mentionnée « sur les routes du monde » s’illustre par Bruce Chatwin, Annemarie Schwarzenbach et Bartas, écrivains ou cinéaste, et voyageurs, cherchant ce qu’il y derrière la notion de nomadisme. Si dans un premier temps il s’agit d’accéder à un ailleurs possible, un « otherground » (illustré par Sylvie Ballester) dans le but très clair d’expérimenter la verdeur de l’herbe, dans un second temps, c’est davantage pour se repaître d’une certaine aridité au contraire, où pousse malgré tout une humanité profonde et spontanée, élémentaire et inconditionnelle, rendue à sa quintessence car dénuée, car libre au-delà de tout idéal préfabriqué et de modèle théorique, en des paysages, des lieux où la beauté réside avant tout dans leur vérité. Autant sur les vestiges de peuplades disparues depuis longtemps que chez des groupes minoritaires actuels mais marginalisés, tout autant oubliés. C’est pour chacun de ces auteurs en rupture avec leur temps, par sa critique devant l’Histoire en sa fabrique, sous couvert d’études sociologiques et d’actions anthropologiques lointaines, le moyen de se nourrir de ces cultures qui fait office de lieu commun. Au regard de quoi on peut se demander s’il n’y a jamais eu des lieux où vie et poésie se confondent, où la vérité de l’individu transparaît un tant soit peu dans son expression ? Ces trois auteurs issus de trois générations différentes (se suivant comme en filiation), ont su organiser leur fuite pour des motifs différents. Mais dans tous les cas, afin de surmonter leur quête de soi impossible dans les lieux qui les ont vus naître et grandir en se confrontant à eux-mêmes par le voyage. S’il y a une seule route à suivre, c’est ce « chemin excentrique » selon Hölderlin, quitte à s’y brûler. 


Concernant les arts visuels, il faut lire les propos d’Alain Bourges sur la télévision, sujet de son livre très circonstancié écrit en 2008, au titre ambivalent : « Contre la télévision, tout contre ». Débat inépuisable à propos de ce « monde devenu visible à lui-même », machine dont l’homme n’a jamais été aussi dépendant et ne cesse d’explorer de nouveaux champs d’action. L’omniprésence de l’image, dont l’enjeu s’étend désormais à l’exploration de ses avatars technologiques, cette image à tous les étages de notre vie, laborieuse et pratique, comblant également notre espace culturel (au sens large), a-t-elle de quoi se justifier en tant que nouveau langage ? Et entretiens encore, et entretiens toujours, beaucoup, dans la revue qui traque les conditions de l’expérience de l’écriture soumise à celle de la vie, illisible et insaisissable ; chez des personnalités telles que Marie Cosnay ou Erri De Luca (« citoyen de (s)a langue »), dans l’intimité de leur voix portée, le cas échéant, vers la traduction puisqu’il y est aussi beaucoup question ici. Ainsi, on trouvera de la poésie italienne (à partir de poètes à qui rendre justice ou hommage selon leur notoriété), britannique également, et même de la poésie française traduite en anglais (why not !). Et bien sûr, de la poésie française circonscrite à la langue de Molière ; représentée, entre autres, par Philippe Jaffeux, Noémie Parant, Ariel Spiegler ou Isabelle Pinçon. « Et banc de feuilles descendant la rivière » (jamais la même donc), rubrique introduisant notes, portraits et lectures critiques, de Corso à Martine Konorski, où le bateau s’arrête enfin. Les Carnets d’Eucharis vivent avec leur temps-suspendant-la-matière sous un regard mouvant. Cette matière qui, si elle échappe à certains, à chaque fois s’invite en viatique au pérégrin.


Mazrim Ohrti, vendredi 15 décembre 2017 ………………………………………


Les Carnets d’Eucharis, « Sur les routes du monde », 2017, 192 p. 19€.

 

 

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11/02/2018 | Lien permanent

LES CARNETS D'EUCHARIS (édition 2020) en livraison à partir du 11 mai 2020

LES CARNETS

D’EUCHARIS

[Édition 2020]

 

 

YVES BONNEFOY

"DIRE NON À LA NUIT"

 ALBERTO GIACOMETTI – NICOLAS DE STAËL

BENJAMIN BROU KOUADIO

 

[Portraits de Poètes – Vol. III]

 

 

 [LIVRAISON LE 11 MAI 2020]

 

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avec le soutien de la Fondation Jan Michalski

 

 

 

L’édition 2020 de la revue Les Carnets d’Eucharis, et son troisième volume « PORTRAITS DE POÈTES », est en partie centrée sur le mémorable et regretté Yves Bonnefoy. DIRE NON À LA NUIT réunit 9 contributeurs, pour rendre compte de son acuité de poète mais aussi de son attachement aux artistes. Cette 8ème édition est aussi l’occasion de revenir sur des écrivains et des artistes majeurs, à travers des portraits saisissants comme celui d’Alberto Giacometti en dialogue avec Jean Genet dans son atelier rue Hippolyte-Maindron ; puis celui de Nicolas de Staël en chercheur perpétuel, possédé de peinture, totalement voué aux fulgurances de la création.

Portraits de Poètes avec William S. Merwin (1927-2019) sous le regard bienveillant de la poète Jane Hirshfield qui évoque sa longue amitié avec l’un des chefs de file du renouveau de la poésie américaine après la Seconde guerre mondiale. Pour l’un comme pour l’autre Poetry is a way of looking at the world for the first time (La poésie est une façon de regarder le monde pour la première fois). Quatre poèmes accompagnent cette « amitié en poésie », traduits de l’américain par Geneviève Liautard et Luc de Goustine.

7 voix contemporaines se partagent « Au pas du lavoir ».

Pour la rubrique « À Claire-Voix », nous avons choisi de nous entretenir avec deux personnalités du monde des lettres : Sophie Loizeau, membre du comité éditorial de la revue Formes poétiques contemporaines, puis  l’éminent traducteur André Markowicz, qui a traduit l’intégralité de l‘œuvre romanesque de Dostoeïvski (29 volumes), du théâtre complet de Gogol et de Tchekhov, et qui répond à nos questions sur ce qui se joue dans la traduction et la retraduction ainsi qu’entre traduction et historicité.

L’artiste vidéaste, Richard Skryzak, nous entraîne dans ses divagations esthétiques, « divagations » à prendre sûrement au sens de « déplacement total ou partiel », rompre avec la notion de sens commun ou première notion des choses ordinaires. Il y est question de L’invention du Clin d’œil et de ses multiples formes.

Pour « ClairVision », Richard Skyrzak s’entretient avec le peintre et universitaire Benjamin Brou Kouadio sur le devenir de la peinture aujourd’hui, notamment en regard de ce qu’il est convenu d’appeler l’art contemporain.

Les Carnets d’Eucharis, c’est aussi une fenêtre ouverte sur un laboratoire de « Traductions » de textes vivants. La sélection 2020 offre un généreux bouquet de poèmes en langue portugaise (Nuno Júdice), italienne (Italo Testa) et grecque (Giannis Ristos).

Le carnet se referme avec « Et banc de feuilles descendant la rivière » : notes de lectures sur les derniers livres de Cécile Wajsbrot, Pascal Boulanger, Édith Boissonnas, Cees Nooteboom et Alexandre Blaineau.

Un cahier visuel de 8 pages s’ajoute au précédent portfolio Lignes de fuite, en une suite d’instantanés photographiques, sous le titre : Alentour l’horizon. Ces photographies inédites sont assurées par Nathalie Riera.

 

……………………………………… [Nathalie Riera]

 

Claude Darras

Julie Delaloye

Laurent Enet

Alain Fabre-Catalan

Alain Freixe

Michel Ménaché

Nathalie Riera

Pierre-Yves Soucy

André Ughetto

 

 

La justice nocturne

[Je rêve que je n’ai retenu de la peinture du monde que la Dérision de Cérès, d’Adam Elsheimer, et La Diane et ses filles, de Vermeer.

 

C’est la « justice nocturne ». Je suis maintenant tout près d’elle. Elle a tourné vers moi son petit visage enfantin, elle rit sous ses cheveux en désordre.]

 

Yves Bonnefoy

La vie errante

-– éditions Mercure de France

 

Sophie Loizeau André Markowicz Anne-Lise Blanchard Jacques Estager Corinne Le Lepvrier Martine Konorski Christophe Migault Angèle Paoli Jean-Charles Vegliante Benoît Sudreau Nuno Júdice Italo Testa Yannis Ritsos William S. Merwin…

               

 

 

Format : 16 cm x 24 cm | 216 pages (dont un Cahier visuel de 8 pages)

| France : 26 € (frais de port compris)

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CONTACT

nathalriera@gmail.com

 

L’ATELIER LES CARNETS D’EUCHARIS

L’Olivier d’Argens – Chemin de l’Iscle

BP 90044

83521 Roquebrune-sur-Argens Cedex

 

 

 

© L’Atelier des Carnets d’Eucharis, 2020

 

 

 

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18/04/2020 | Lien permanent

Cesare Pavese par Philippe Leuckx

Cesare PAVESE

 

 

 

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© Source : INTERNET

 

 

 

LE 27 AOUT 1950, CESARE PAVESE DISPARAISSAIT APRES UNE CARRIERE FULGURANTE

par Philippe Leuckx

Soixante-deux ans. Sans doute l'un des plus doués de la génération italienne qui va de la période fasciste aux lendemains de la libération. Les lettres italiennes des années trente et quarante voient arriver ce prodige, cet hyperdoué, tout à la fois traducteur, professeur de lettres, grand amateur de littérature américaine, antifasciste notoire qui en a payé pour ses convictions (un séjour de confinato en Calabre), poète, romancier, nouvelliste, diariste. Le temps d'une quinzaine d'années, de la parution de LAVORARE STANCA (1936) à son suicide à l'Hôtel Roma de Turin (1950), il produit des dizaines de nouvelles, deux livres de poésie, une bonne dizaine de romans brefs, un journal littéraire (MESTIERE DI VIVERE), édite chez Einaudi, traduit de beaux livres américains, connaît les soubresauts de la guerre et des suites de la libération, l'émergence du communisme italien et les premières inquiétudes de la future société occidentale, industrialisation massive, années aussi où ses tourments personnels, sentimentaux s'aiguisent jusqu'à l'usure.

On s'étonne de voir aujourd'hui le peu d'intérêt pour ce poète immense, pour ce romancier qui a donné sans doute avec LE BEL ETE, LA LUNE ET LES FEUX, LE CAMARADE les plus beaux fleurons romanesques de la période dite néo-réaliste.

Pas de Pléiade! Pas de commémoration en 2008 pour son centenaire de naissance, du moins en France. Pas de Magazine Littéraire personnalisé!

Etrange sinon injuste.

Né à San Stefano Belbo dans les Langhe, très vite orphelin de père, vit à Turin, avec l'intense souvenir de son enfance rurale. Ce thème prégnant - la perte des collines de l'enfance - traverse toute l'oeuvre et offre l'un des mythes fondateurs de l'oeuvre pavésienne.

Mais avec Cesare Pavese, tout est toujours plus complexe voire démultiplié en nuances et en ramifications. Ces aller-retour campagne/ville importants vont déterminer une quantité de regards et d'histoires autour et au pourtour de ces lieux essentiels. Excepté "La prison" qui relate son séjour de résidence forcée par le régime fasciste, toutes ses oeuvres déroulent un fort lien avec la topographie mentionnée. Tantôt, ce sont les cheminements d'amis et/ou d'amies au travers des collines ou au sein de la ville. Ce sont les nouvelles liées au travail en usine (Trilogie des machines), en campagne (Travailler fatigue). Quand on n'évoque pas les collines de la résistance ou les combats d'un communiste, camarade et partisan. Bien sûr, les oeuvres les plus intenses répondent à l'appel d'air des Langhe, des environs, entre vignes et fêtes rurales (La lune et les feux). Le jounal, publication posthume, trace les épreuves et les preuves intellectuelles, littéraires d'un parcours d'une lucidité éblouissante. Le "tu" auquel l'auteur s'adresse est un juge impitoyable de soi-même, qui consigne toute avancée, tout rejet, toute déperdition, sans complaisance. Comme les diverses étapes par lesquelles une conscience littéraire de haut vol est passée.

Il y a quelque chose de sismique, de vibratile chez Pavese, et un ton, insurpassable. Qu'il se mette à la place d'un ouvrier des routes, d'une responsable de maison de mode (Clélia de "Tra donne sole"), d'un fervent politique, ou d'un émigrant, chaque fois le narrateur distille une incomparable vertu aux personnges. Vertu au sens romain. Et le lecteur se sent d'emblée pris par cette manière de rendre compte d'une vie unanimiste.

Et puis, qui a aussi bien parlé des femmes, de la fête, des amitiés?

En février 2013, je serai content de présenter aux "Midis de la poésie" "LAVORARE STANCA", qui est un regard sur son monde. Une lecture du monde par Pavese, dans une manière qui relève aussi bien de l'attention précise que de la tension suspendue.


■ SITE A CONSULTER :

Terres de Femmes

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Georges Guillain, Compris dans le paysage

 

NOTE DE LECTURE

(Sylvie Durbec)

 

 

Georges Guillain

Compris dans le paysage

 

 

Dès le livre en main, plusieurs singularités : la couverture et à l’ouverture, les deux citations, l’une de Bob Sheppard, et l’autre de Vassili Grossman. L’une met l’accent sur la beauté d’un paysage et l’autre évoque le mot figures pour désigner les corps humains, « 100 figures, 200 figures ». La première citation se termine ainsi : « Mais c’est devant qu’il faut regarder. » Et puis il y a l’italique qui est utilisé dans tout le recueil, depuis les citations jusqu’à la coda. Le titre, les mots de Sheppard, la fermeture éclair sur le dessin nous rapprochent d’un lieu, perdu dans le « …moutonnement des Vosges », le camp de concentration du Struthof, nom que je ne découvre écrit qu’après avoir lu tous les textes, puisqu’il figure à la page 10, soit juste avant les citations. Nom d’un lieu perdu, à retrouver, à tenter d’apercevoir. Il n’est pas anodin que je ne l’aie pas vu.

Voir, il s’agit donc de voir. Des jardins.

 

il y aurait des jardins des fleurs des papillons des murs  les gestes

d’autrefois le bleu des fours des torchons épaissis de pâte les noms

 

La beauté et les figures. Beauté d’un paysage.

Mais Georges Guillain parle aussi une langue où la faiblesse des mots s’inscrit  contre ce qui se voit et qui cache ce qui a été là.

 

l’écrire

pour me souvenir 

 

Voir, c’est aussi passer à travers le vert/le rouge/tout le mûri/, pour ceux qui n’ont pas fait partie des figures  et qui ont à mener une vie, leur vie :

 

une vie ordinaire sans rien

sans souvenirs immondes sans

grincements de dents

 

C’est de cette vie-là que part celui qui écrit devant ce paysage rempli d’absence et devant cette couleur devenue majuscule :

 

oui

 

ROUGE

 

je l’écris

cherche les mots/hésite après

dans les failles

 

ce qu’on entend/du Rouge/ici

les lettres le détachent/un bloc dont se fissure la présence entre

les maisons bien assises sur la place qu’on traversait encore

ìngénument  le soir/

leur toit/ROUGE/et/

le saisissement de se voir/

là/dans le tremblement/l’effarement/

de la phrase

(…)

 

Alors Georges Guillain invente une ponctuation, un rythme qui parle d’un lent retour, d’une montée vers une hauteur prête à disparaître. Tout en avançant sur cette route,

 

doutant de tout

ce que pauvrement (je)il possède

 

il égrène des cailloux d’ombre et la page ressemble à un ciel brûlé d’étoiles. Les figures deviennent présences et les fleurs elles-mêmes se peuplent de mots hésitants à leur redonner poids.

Jusqu’ à cette fin d’été qui conduit à l’automne et au froid du camp :

 

figure humaine au bois fendu comme les fentes des persiennes

 

un mur

de bois de haches dans le froid

où pousse aussi ton corps déjà l’hiver dans la forêt qui dure

(…)

 

Les figures sont des corps et ce sont eux qui nourrissent la terre :

 

cette

misère d’eux

balayée ramassée

(…)

 

La CODA nous rappelle aux couleurs, au linge, aux pommes, au pré, à ce qui bouge :

 

simples vols d’oiseaux surpris qui

disparaissent agitent un peu

 

la haie

 

Et le poète écrit  le mot caché sous celui de figures / morts/ et à son tour il est compris dans le paysage :

 

et tant pis

si toujours la pression de la vie s’obstine s’exténue

à déformer le monde en rythmes un peu bancals

 

traçant  à sa manière un chant dont on peut dire qu’il éclaire ce qui n’a pas de lumière.

 

© S.D., 2010

 

 

 

 

Editions Potentille, 2010

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Pour + d'infos

 

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Les Carnets d'Eucharis & La Traverse du Tigre

 

 

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LES PROJETS EN COURS

Les Carnets d’Eucharis

(année 2017)

 

À la suite de la 4ème édition consacrée à plusieurs Portraits de Poètes réunis en un premier volume (d’autres volumes viendront à la suite), l’édition 2017 ouvrira un nouveau chapitre sous le signe du voyage : SUR LES ROUTES DU MONDE, vol. I.

Au cœur de ce volume, nous retrouverons quelques figures emblématiques du cinéma et de la littérature de voyages. Parmi eux : Bruce Chatwin (pour son expérience de la vie nomade qu’il a étudiée autant qu’il l’a vécue), Annemarie Schwarzenbach qui s’est faite « reporter » pour « combattre la myopie suicidaire (…) qui affectait l’Occident en proie aux nationalismes obtus ». Avec le cinéaste lituanien, Sharunas Bartas, ce sera la découverte d’un cinéma physique de par les longues expéditions du cinéaste en Sibérie, au Maroc, en Crimée…

D’autres rubriques s’entrecroiseront à travers un ensemble de 192 pages. Comme indiqué dans la dernière édition 2016 des Carnets d’Eucharis, un hommage à l’œuvre du poète zurichois Charles Racine se poursuivra dans cette 5ème édition, avec notamment le compositeur de musique Gérard Zinsstag et avec l’éditeur Lambert Barthélémy.

Pour rester dans la tonalité helvétique, le poète français James Sacré nous proposera un regard sur la poésie de Gustave Roud. Avec Tristan Hordé, une mise en lumière sur : HEROS-LIMITE, LA REVUE DE BELLES LETTRES & LA DOGANA.

Parmi les entretiens : Tristan Hordé s’entretient avec Marie Cosnay (auteure, professeure de lettres classiques et traductrice de textes antiques), Claude Minière avec la traductrice Danièle Robert (sur notamment « Enfer » de Dante Alighieri, ouvrage en bilingue récemment publié chez Actes-Sud), Armelle Leclercq avec l’éditeur insulaire Charles-Mézence Briseul (Directeur des Editions du Corridor Bleu) et Patricia Dao avec l’écrivain, poète et traducteur italien Erri De Luca.

 Un avant-sommaire plus complet vous sera communiqué et mis en ligne dans les prochaines semaines.

 

 

UN NOUVEAU PROJET

La Traverse du Tigre

 

L’Atelier des Carnets d’Eucharis envisage la création d’un Hors-Série sous le titre « La Traverse du Tigre ». Ce numéro spécial, d'un volume de 112 pages, coordonné par Laurence Verrey, Angèle Paoli et Nathalie Riera, offrira une ouverture sur la poésie contemporaine Suisse romande, en invitant une vingtaine d’auteur(e)s en poésie et/ou en prose. Parmi les poètes choisis et qui nous ont donné leur aval : José-Flore Tappy, Sylviane Dupuis, Françoise Matthey, Laurence Verrey, Anne Bregani, Marie-Laure Zoss, Claire Genoux, Francine Clavien, Silvia Härri, Sibylle Monney, Julie Delaloye, Pierrine Poget, Pierre-Alain Tâche, Pierre Voélin, Jacques Roman, Antonio Rodriguez, Laurent Cennamo, Olivier Beetschen et Pierre Chappuis.

 

Un bulletin de souscription vous est communiqué ci-dessous.                

Je vous remercie d’avance pour vos soutiens que j’espère nombreux.

Dans l’enthousiasme de cette belle aventure,

Nathalie Riera

 

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Souscription Les Carnets d’Eucharis & La Traverse du Tigre (2017)

CLIQUER ICI

 

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26/05/2016 | Lien permanent

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