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Les éditions Lanskine et leurs auteurs Paul de Brancion, Jacques Estager et Nathalie Riera

Halle Saint-Pierre

2, rue Ronsard, Paris 18ème

Dimanche 28 novembre 2010 

 

 

 

 

 

 

halle saint pierre_nathalie riera.jpg

© Photo : Nathalie Riera 

 

 

 

 

 

Lectures publiques

 

 TEMPS MORT, Paul de Brancion

 JE NE SUIS PLUS L’ABSENTE, Jacques Estager

PUISQUE BEAUTE IL Y A, Nathalie Riera

 

 

 

 

Montmartre 2010 034.JPG

© Paul de Brancion, Brigitte Gyr, Nathalie Riera & Jacques Estager

Montmartre 2010 037.JPG

 

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© Jacques Estager



 

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© Paul de Brancion







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© Nathalie Riera

  

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© Catherine Tourné (Responsable des Ed. Lanskine)

 

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Montmartre 2010 054.JPG

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04/12/2010 | Lien permanent

Sommaire DiptYque 2 : lumières intérieures

REVUE DIPTYQUE 2.jpg

Edito :

Florence Noël

Œuvres des artistes :

Pierre Gaudu, Solange Knopf, Annick Reymond, Grégoire Philipidhis, Marie Hercberg, Raphaële Colombi, Anastassia Elias, Clarisse Rebotier,Guidu Antonietti Di Cinarca, Anne d’Huart, jean-Michel Deny, Brahim Metiba, Jacques vandenberg, Danièle Colin,

Voix à la Une : De Toscane en Provence, Lumières d’un Jumelage au Scriptorium avec :

Paolo Fabrizio Jaccuzi, Maura Del Serra, André Ughetto, Angèle Paoli, Martino Baldi, Laurence Verrey, Olivier Bastide et Dominique Sorrente.

Nouvelles et récits de :

Claudine Tondreau, Camille Philibert Rossignol, Dolores Polo, Angèle Paoli, Mariane Brunschwig, Stéphane Méliade, Isabelle Guilloteau, Raymond Alcovère, Jean Buron, Mathieu Rivat

Anthologie poétique avec :

Nathalie Riera, Loyan, Lionel Edouard-Martin, Ile Eniger, Louis Raoul, Eric Dubois, Brigitte Célerier, Thomas Vinau, Zur, François Teyssandier, Michel Brosseau, Michèle Dujardin, Véronique Daine, Patrick Packwood, Kouki Rossi, Jean-Marc La Frenière, Sabine Huyn, Pascal Boulanger, France Burghelle-Rey, Roland Dauxois, Nicolas Vasse, Cathy Garcia, Sébastien Ecorce, Mathieu Brosseau, Juliette Zara, Arnaud Delcorte, Philippe Leuckx, Catherine Ysmal, Thélyson Orelien, Xavier Lainé, Jack Kéguenne, Denis Heudré, Alain Hélissen, Michel Gerbal

Chroniques des lumières intérieures et articles critiques de :

Sylvie Durbec, Philippe Leuckx, Angèle Paoli, Sylvie Salicetti, Florence Noël

Mais aussi :

Les Tentatives de critique de l’édition numérique de Brigitte Célerier

Un écho littéraire à Lynch par Loïc Marchand

Un écho poétique de Florence Noël

Une humeur de Xavier Lainé

 

-----------------

Florence Noël
resp. editoriale Revue Diptyque
11 rue Bois des Fosses
1350 Enines
Belgique
0032(0)19655167
0032(0)472493268
http://diptyque.wordpress.com

 

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02/01/2011 | Lien permanent

Revue Diptyque 2 - Lumières intérieures



REVUE

Diptyque #2 - Lumières intérieures

Florence Noël

11 rue Bois des Fosses

1350 Enines

Belgique

revuediptyque@yahoo.fr

 

 

Revue Diptyque n°2_Couv.jpg

■ LIEN : Cliquer ICI

 

 Nathalie Riera dans « Anthologie Poétique », p.38/39

 

 

Sommaire DiptYque 2 : lumières intérieures

 

 

 

Edito :

 

Florence Noël

 

Œuvres des artistes :

 

Pierre Gaudu, Solange Knopf, Annick Reymond, Grégoire Philipidhis, Marie Hercberg, Raphaële Colombi, Anastassia Elias, Clarisse Rebotier,Guidu Antonietti Di Cinarca, Anne d’Huart, jean-Michel Deny, Brahim Metiba, Jacques vandenberg, Danièle Colin,

 

Voix à la Une : De Toscane en Provence, Lumières d’un Jumelage au Scriptorium avec :

 

Paolo Fabrizio Jaccuzi, Maura Del Serra, André Ughetto, Angèle Paoli, Martino Baldi, Laurence Verrey, Olivier Bastide et Dominique Sorrente.

 

Nouvelles et récits de :

 

Claudine Tondreau, Camille Philibert Rossignol, Dolores Polo, Angèle Paoli, Mariane Brunschwig, Stéphane Méliade, Isabelle Guilloteau, Raymond Alcovère, Jean Buron, Mathieu Rivat

 

Anthologie poétique avec :

 

Nathalie Riera, Loyan, Lionel Edouard-Martin, Ile Eniger, Louis Raoul, Eric Dubois, Brigitte Célerier, Thomas Vinau, Zur, François Teyssandier, Michel Brosseau, Michèle Dujardin, Véronique Daine, Patrick Packwood, Kouki Rossi, Jean-Marc La Frenière, Sabine Huyn, Pascal Boulanger, France Burghelle-Rey, Roland Dauxois, Nicolas Vasse, Cathy Garcia, Sébastien Ecorce, Mathieu Brosseau, Juliette Zara, Arnaud Delcorte, Philippe Leuckx, Catherine Ysmal, Thélyson Orelien, Xavier Lainé, Jack Kéguenne, Denis Heudré, Alain Hélissen, Michel Gerbal

 

Chroniques des lumières intérieures et articles critiques de :

 

Sylvie Durbec, Philippe Leuckx, Angèle Paoli, Sylvie Salicetti, Florence Noël

 

Mais aussi :

 

Les Tentatives de critique de l’édition numérique de Brigitte Célerier

 

Un écho littéraire à Lynch par Loïc Marchand

 

Un écho poétique de Florence Noël

 

Une humeur de Xavier Lainé

 

 

 

 

 

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Florence Noël
resp. editoriale Revue Diptyque
11 rue Bois des Fosses
1350 Enines
Belgique
0032(0)19655167
0032(0)472493268
http://diptyque.wordpress.com

 

 

 

 

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13/08/2011 | Lien permanent

Les Carnets d'Eucharis - N° 42 - Eté 2014

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Poésie | Littérature Photographie | Arts plastiques 

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en ligne

 

 

 

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Les carnets d’eucharis n°42

ÉTÉ 2014

 [« LES CABANES DE MER, SUR LA ROUTE DE TAMARIS »]

© Nathalie Riera, 2014| Photographie numérique

 

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EXPOSITION

MARTIAL RAYSSE

Nathalie Riera PHOTOMASK

Roger Catherineau Photogramme

Johan Hagemeyer JANE BOUSE

 

 

DU CÔTÉ DE…

EVA-MARIA BERG (à la Villa Tamaris, printemps 2014)

 

André Pieyre de Mandiargues

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EMILY DICKINSON Poèmes non datés

 

AUPASDULAVOIR

SABINE PEGLION [Fin d’hiver]

BEATRICE MACHET  […]

JACQUES ESTAGER [Douceur]

PHILIPPE JAFFEUX [Autres courants]

 

DES TRADUCTIONS

EZRA POUND [E.P : Ode pour l’élection de son sépulchre*

E.P : ODE FOR THE CHOICE OF HIS SEPULCHRE traduit par Raymond Farina]

 

DES LECTURES/DES PORTRAITS

 [ARTICLES]Ossip Mandelstam [De la poésie] par Nathalie Riera

Edward Estlin Cummings [Paris] par Tristan Hordé

 Daniel Pozner [/D'un éclair/] par Tristan Hordé

Brigitte Gyr [Incertitude de la note juste] par Sabine Péglion

Jorge Luis Borges [Poèmes d’amour]p ar Thierry Guinhut

Hart Crane - Conrad Aiken - Jos Roy[LECTURE&

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31/05/2014 | Lien permanent

Les Carnets d'Eucharis, 2015 : Paul Auster, une lecture de la poésie française

 

J’ai le plaisir de vous annoncer la sortie des Carnets d’Eucharis 2015

en livraison à partir du 21 mars.

Je vous remercie pour votre soutien.

Nathalie Riera

 

Con  piacere di annunciarvi l'uscita dei Carnets d’ Eucharis 2015

a partire dal 21 marzo.
Vi ringrazio per il vostro sostegno.

 

I have the pleasure to announce you the publication of the Carnets d’ Eucharis, on 2015 in delivery,

 from March 21th 2014.

Thank you for your support.

 

Les Carnets d’Eucharis

●●●●●●Poésie |Littérature Photographie  |Arts plastiques●●●●●●●●●  2015

 

 


 

Les Carnets d’Eucharis, Année 2015

(CARNET 3 – Paul Auster, une lecture de la poésie française)

 

Format : 160 x 240 | 248 pages

+PORTFOLIO  I Cahier visuel & textuel de 16 pages

 

ISSN : 2116-5548 | ISBN : 978-2-9543788-2-4

France : 22 € (frais de port compris)

 

En livraison à partir du  21 mars 2015

 

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(COMITÉ DE RÉDACTION)

Nathalie Riera, Claude Darras, Richard Skryzak, Tristan Hordé,

Angèle Paoli, Béatrice Machet, Sabine Péglion, Gérard Larnac,

Brigitte Gyr, Myrto Gondicas, Eva-Maria Berg, Martine Konorski et Patricia Dao

 

 

ABONNEMENT :

L'Association L'Atelier des Carnets d'Eucharis

L'Olivier d'Argens - Chemin de l'Iscle - BP 90044

83521 ROQUEBRUNE-SUR-ARGENS CEDEX

 

 

 (CONTACT)

nathalriera@gmail.com

 

 

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LES CARNETS D'EUCHARIS, 2015 (n°3) - Abonnement et souscription

 

Les Carnets d’Eucharis

●●●●●●Poésie |Littérature Photographie  |Arts plastiques●●●●●●●●●  2015

 


 

 

 

(PAUL AUSTER une lecture de la poésie française]

 

Les Carnets d’Eucharis, Année 2015

(CARNET 3)

 

Format : 160 x 240 | 248 pages

+PORTFOLIO  I Cahier visuel & textuel de 16 pages

ANNE-SOPHIE MAIGNANT

 

ISSN : 2116-5548 | ISBN : 978-2-9543788-2-4

France : 22 € (frais de port compris)

 

Prix de l’abonnement annuel :

17 € (+ frais de port à ajouter :

5 € France – 7,50 € Etranger)

 


 

Publication et livraison vers le 15 mars 2015

 

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(COMITÉ DE RÉDACTION)

Nathalie Riera, Claude Darras, Richard Skryzak, Tristan Hordé,

Angèle Paoli, Béatrice Machet, Sabine Péglion, Gérard Larnac,

Brigitte Gyr, Myrto Gondicas, Eva-Maria Berg, Martine Konorski

 

 

 

[ABONNEMENT]

L'Association L'Atelier des Carnets d'Eucharis

L'Olivier d'Argens - Chemin de l'Iscle - BP 90044

83521 ROQUEBRUNE-SUR-ARGENS CEDEX

 

 

 (CONTACT)

nathalriera@gmail.com

 

 

 

 

 

© Paul Auster – Catalogue des Editions UNES 

 (ABONNEMENT/SOUSCRIPTION]

Les Carnets d’Eucharis, Année 2015

 (CARNET 3)

 

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(COMITÉ DE RÉDACTION)

Nathalie Riera, Claude Darras, Richard Skryzak, Tristan Hordé,

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21/12/2014 | Lien permanent

Poémier d'aujourd'hui, par Claude Darras

 Lectures de

Claude Darras

 

 

 

PoÉmier d’aujourd’hui

 Sans titre 1.jpg

Poètes singuliers d’une poésie plurielle :
de l’arc-en-ciel à la foudre

© Les carnets d’eucharis, 2012

 

 

 

 

Richard Skryzak

Brigitte Gyr

Fawzi Karim

Cristina Castello

 

 

 

Rien de plus difficile que de parler de poésie, d’échafauder ne serait-ce qu’une note critique qui rende compte d’un recueil ou d’une anthologie. Répèterai-je l’avertissement de Louis Aragon quand il prétend qu’« il faut être fou pour écrire sur la poésie » ? « La poésie se fait, elle ne s’explique pas, argumente-t-il en préface d’un texte intitulé Y en 1968. Celui qui parle de poésie est fou parce que la poésie commence où l’on passe dans l’incommunicable. » Non, à vrai dire, je ne renouvellerai pas la semonce aragonienne. Je préfère me réfugier dans le pari de Jean Cocteau qui incite à rendre communicable l’incommunicable de l’écriture poétique. Dans cette perspective audacieuse, j’ai choisi sur l’étal de mes lectures quatre de nos contemporains pour lesquels la poésie est un prisme qui, de la lumière terne des quotidiens, fait jaillir les sept couleurs, sources de nuances infinies et d’écritures plurielles.

 

L’arc-en-ciel de Richard Skryzak

Le phénomène météorologique lumineux est au cœur de la démarche du premier d’entre eux. Vidéaste, écrivain et professeur à l’École des beaux-arts de Dunkerque, Richard Skryzak (né en 1960 dans le Valenciennois) est un médium qui a apparié l’arc-en-ciel à un « bouclier poétique », troquant la brosse du peintre contre le caméscope du vidéaste. Voyant de la même tribu qu’Arthur Rimbaud, il sait depuis des lustres que le poète n’est pas seulement celui qui utilise les mots. Il est celui qui créé, au sens grec du verbe, avec des notes de musique, des couleurs, des volumes, des architectures, des images et des ondes… L’essai « Résonances d’un souvenir florentin » est loquace à décliner les nouvelles couleurs du spectre que l’auteur a ajoutées à sa lyre. Mais c’est sans doute ce livre-là qui restitue la pluridisciplinarité féconde du poète, tout à la fois pédagogue, militant, novateur et philosophe. L’écriture s’y déploie selon plusieurs registres où il est question de Guglielmo Marconi, l’inventeur de la TSF, du Jacques Tati de « Playtime » et de la révolution picturale d’un Caravage qui peint en rouge-sang. Ce poète-là est un médium, disais-je ; il est aussi un médiateur providentiel dont les actes publics, en Palestine, aux Pays-Bas ou au musée de l’Orangerie à Paris, prouvent que l’isolement des poètes et de leurs lecteurs n’est pas une fatalité et que la poésie n’est plus réservée à la délectation de quelques initiés.

 

Que serait ce monde sans la Beauté

                     du Voir ?

 

    Ce que je t’offre regardeur

c’est l’hospitalité de ma vision

Le ciel est mon seul

   lieu d’exposition

 

      Chaque œuvre une étoile

            chaque pensée un scintillement

chaque parcours une constellation

 

(Extrait de « La constellation du vidéastre », 2009, dans « Résonances d’un souvenir florentin »)

 

Brigitte Gyr, artiste en sertissage

Avocate devenue traductrice et auteure dramatique, Brigitte Gyr (née en 1945 à Genève) manie la langue française avec une savante exactitude. Artiste en sertissage, elle sait enchâsser l’enfance retenue dans les mailles du passé, l’émotion passagère, les variations de la lumière, les mélodies du vent ainsi que la nostalgie implacable qui fait monter les larmes. Elle possède une façon fulgurante d’approcher par éclats, ruptures, rejets et résidus de mots la mécanique des cinq sens, de tutoyer l’absolu et de fusionner choses et mots, cris et gestes, matière et lumière, dans un vertige rituel sans fin. Nul déguisement verbal chez elle : le langage est en constant déséquilibre, le poème s’esquisse et s’esquive sans cesse. Nous resterions sur notre soif si nous ne relisions pas ces textes dans leur double irrégularité métrique et narrative, poèmes que nous sommes parfois amenés à déchiffrer avec lenteur, comme nous dégusterions une tasse de thé brûlant.

 

l’interminable jeu de l’oie

de l’enfance

avant

retour à la case départ

l’approximative

roulette russe de l’enfance

on vit on meurt

cueillette des champignons

partie de colin maillard

au fond des bois

(Dans « Parler nu »)

 

Fawzi Karim : les couleurs de la palette et les soupirs de la partition

Né en 1945 à Bagdad, vivant à Londres depuis 1978, Fawzi Karim est traduit par son ami Saïd Faran, peintre et écrivain bagdadi. Ce poète et critique musical emprunte à l’alphabet et à la clef de sol pour dire sa colère, ses doutes et ses espérances. Aussi son texte, « Non, l’exil ne m’embarrasse pas », est-il une composition typographique semée de signes et de blancs qui sont tantôt les couleurs de la palette tantôt les soupirs de la partition. Il est de ceux que l’histoire et la folie des hommes ont meurtris et qui ont misé sur le langage, sur son pouvoir contestataire et salvateur. Loin de tout formalisme, l’écriture brève et nerveuse a la lisibilité immédiate d’un fait-divers ou d’un instantané photographique. Son témoignage séduit par sa simplicité (toute apparente) et cette sorte d’« arrêt sur image » qui révèle la souffrance de l’exil et les conditions du déracinement.

 

Qui sommes-nous, sinon la colère d’un aveugle

guidé par le fil du labyrinthe

Un dé jeté sur la face de la nuit

dont le roulement ne fait plus d’écho.

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28/02/2012 | Lien permanent

Zbigniew Herbert, Corde de lumière

Zbigniew Herbert Corde de lumière

(Œuvres poétiques complètes I)

Editions Le Bruit du Temps, 2011

 

 

LECTURE : (Nathalie Riera)

            « … un poème qui sonne comme un disque de vieux tango ne m’attire pas », [1] mais ce n’est pas pour autant que le grand poète polonais Zbigniew Herbert(1924-1998)  soumettra sa passion de penser à « ce malheureux intellectualisme de la poésie contemporaine », refusant pour cela l’épithète de « poète intellectuel ». Pour Herbert, entre le poète et son lecteur, la complicité est plus que jamais primordiale : « Je fais confiance à mon lecteur pour être mon complice, travailler avec moi. Ceux qui dispensent une distraction facile méprisent leur public. Moi, je le traite comme un partenaire, en respectant sa différence, sa capacité de juger et de critiquer ».[2]

            « Une flamme qui pense », en titre d’un article de Claude Mouchard dans La Quinzaine Littéraire,[3] le poème chez Herbert n’est pas un moyen d’expression mais le moment d’une expérience intérieure, le lieu d’une autre connaissance. Pour faire un  parallèle avec le réalisateur russe Andreï Tarkovski : « … mes films ne sont pas une expression personnelle mais une prière. Quand je fais un film, c’est comme un jour de fête. Comme si je posais devant une icône une bougie allumée ou un bouquet de fleurs. Le spectateur finit toujours par comprendre lorsqu’on lui parle avec sincérité (…) Le manque d’honnêteté détruirait le dialogue ». [4]

            Que peut offrir la poésie dans un monde trahi ? La poésie, antithèse du concept et de la puissance négatrice, chaque poème est une ligne du cœur sans mélodie artificielle, la volonté d’une union du rêve et de la mémoire. « (…) les poètes n’ont pas de pouvoir sur le monde. La langue est leur unique royaume. Ce n’est que dans ce domaine qu’ils peuvent gouverner et légiférer ».[5]

 

            Corde de lumière est le premier volume des Œuvres poétiques complètes, publié aux éditions Le Bruit du Temps, et traduit du polonais par Brigitte Gautier.

 

 

(Les carnets d’eucharis, Nathalie Riera, décembre 2011)

 

 

www.lebruitdutemps.fr/

 

 

 

 


 

 

EXTRAITS

 

 Zbigniew Herbert.jpg

 

 

La forêt d’Ardenne

 

Joins les mains pour puiser du rêve

comme on puise eau ou graine

et apparaît une forêt : nuée verte

et un tronc de bouleau comme une corde de lumière

et mille paupières vont battre

une langue feuillue oubliée

tu te remémoreras alors le matin blanc

où tu attendais que les portes s’ouvrent

 

tu sais l’oiseau entrouvre cette contrée

il dort dans l’arbre et l’arbre dans la terre

source ici de nouvelles questions

sous les pas les courants des mauvaises racines

vois le dessin de l’écorce où

s’imprime une corde de musique

le luthiste tournant les chevilles

afin que résonne ce qui se tait

 

écarte les feuilles : des fraises des bois

la rosée d’une feuille l’arête d’une herbe

plus loin l’aile d’une libellule jaune

une fourmi enterre sa sœur

plus haut au-dessus de la belladone traîtresse

mûrit doucement un poirier sauvage

sans attendre de meilleure récompense

assieds-toi sous l’arbre

 

joins les mains pour puiser de la mémoire

des morts  les prénoms la graine flétrie

une autre forêt : nuée calcinée

le font marqué d’une lumière noire

et mille paupières serrées

fort sur des globes immobiles

l’arbre et l’air brisés

la foi trahie des abris vides

 

et cette forêt-là est pour nous pour vous

les morts réclament aussi des fables

une poignée d’herbes l’eau des souvenirs

alors sur les aiguilles de pin sur les murmures

et des odeurs les fils fragiles

peu importe que la branche t’arrête

que l’ombre te mène par des chemins sinueux

car tu retrouveras et tu entrouvriras

notre forêt d’Ardenne

 

 

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09/12/2011 | Lien permanent

Zbigniew Herbert - Le labyrinthe au bord de la mer

Zbigniew Herbert,Le labyrinthe au bord de la mer
Editions Le Bruit du Temps, 2011

(Sept essais illustrés - Traduction du polonais et avant-propos par Brigitte Gautier)

 

 

 

 zbigniew-herbert.jpg

 

 

 

[…]

 

 

Au contact des œuvres du passé, nous voulons être sûrs de leur authenticité, sûrs que personne ne les a corrigées, que personne ne s’est mêlé de les embellir, de les parfaire, de les rendre plus compréhensibles. Nous souhaitons seuls, sans intermédiaire, jeter un pont par-dessus l’abîme du temps entre nous et les hommes et les dieux d’il y a plusieurs millénaires. N’étant pas un pur esprit, j’ai toujours cherché des traces matérielles, pour fonder une entente et une alliance. C’est pourquoi j’ai toujours été ému par les ornières des routes romaines, les marches des cathédrales usées par les pèlerins, le sceau du maçon dans la pierre.

 

 

III- Le labyrinthe au bord de la mer(p.42)

 

-------------------------

 


[…]

 

Celui qui viendrait ici avec la palette d’un paysagiste italien devrait abandonner toutes les couleurs suaves. La terre est brûlée par le soleil, rauque de sécheresse, couleur de cendre claire, parfois de violet gris ou de rouge violent. Le paysage n’est pas seulement devant les yeux, il est aussi de côté, dans le dos. On sent sa poussée, son encerclement, sa présence intense. Les grands arbres sont rares, à l’exception parfois d’un chêne majestueux : le Zeus des arbres. Des mottes de verdure sont accrochées aux versants, des petits buissons qui luttent férocement pour survivre. Au bord des routes, sur les collines plus douces : un olivier sauvage aux feuilles étroites, digitées, mouvantes, d’un vert argent par en dessous. Tout près du sol, du serpolet, du thym, de la menthe, aromates de la chaleur.

 

Essai de description du paysage grec (p.82)

 

 

-------------------------

 


[…]

 

Je considérais comme une chose naturelle de me sentir toujours incertain face aux chefs-d’œuvre. La loi positive des chefs-d’œuvre est de détruire notre présomptueuse assurance et de mettre en question notre importance. Ils s’appropriaient une partie de ma réalité, imposaient le silence, faisaient cesser mon affairement de souris autour de choses vaines et bêtes. Ils empêchaient aussi – comme dit saint Thomas More – que je me soucie trop de cette chose envahissante qui s’appelle le « moi ». S’il est loisible de parler de transaction, c’était la transaction la plus favorable de toutes. En échange de mon calme et de mon humilité, ils m’apportaient « du miel et de la lumière » que je n’aurais pu créer.

 

 

[…]

 

J’ai toujours souhaité croire que les grandes œuvres de l’esprit étaient plus objectives que nous. Et ce sont elles qui nous jugeront. Quelqu’un a dit fort justement que ce n’est pas nous qui lisons Homère, regardons les fresques de Giotto, écoutons Mozart, mais Homère, Giotto et Mozart qui nous regardent, nous écoutent et constatent notre vanité et notre bêtise. Les pauvres utopistes, les débutants de l’histoire, les incendiaires de musées, les liquidateurs du passé sont pareils à ces insensés qui détruisent les œuvres d’art car ils ne peuvent leur pardonner leur calme, leur dignité et leur froid rayonnement.

 

La petite âme (p.122/123)

 

 

 

 

■ ■ ■ Poète et essayiste, Zbigniew Herbert (1924-1998) est une figure majeure dans le paysage de la poésie polonaise du XXe siècle. 

le labyrinthe au bord de la mer.jpg

CLIQUER ICI 

 Revue de presse

A propos de l'auteur

 

 

 

 

 

 

 

logobruitdutemps.jpg

 

LE BRUIT DU TEMPS

62 rue du Cardinal Lemoine
75 005 Paris
Téléphone : 01 43 29 62 50

contact@lebruitdutemps.fr 

 

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11/11/2011 | Lien permanent

Une nouvelle revue : DiptYque (Florence Noël)

DiptYque entre les mains de l’ombre

(par Nathalie Riera)

 

 

***

 

 

 DIPTYQUE Juin 2010_1.jpg

Revue littéraire et artistique

 

Versant 1

 juin 2010

 

 

« les yeux reconnaissent un moment

la vérité de l’ombre »

Julio Cortázar

 

 

 

La revue DiptYque paraît en version numérique et version papier, dans un premier versant haut en ombre, sur 142 pages que Florence Noël (responsable éditoriale) nous convie à parcourir, dans l’aisance des interlignes et interstices. Pas de poétisme, mais poésie d’une revue qui se fait lieu ou enceinte de l’interminable, empreinte de l’inachevable. Tant de poèmes comme autant de pierres sur le sentier, leurs mots comme autant de pas, et tout ce que l’on peut exiger d’une lecture d’un poème : nos propres sensations, nos propres engagements, nos nuits et nos jours intérieurs.

Du regard et du cœur suivre les courbatures et les respirations de l’encre. Au mieux, que l’ombre mérite éloge.

 

DiptYque se fait lieu de Voix à la une. Ecouter celle de Jos Roy :

 

Topographie du fluide,

l’étude des forces liquides, de leurs abords,

des courants formés à l’escient des hasards,

des viscosités obscures, des mécaniques de lumière,

cette étude-là,

on l’appelle poème.

 

 

Voix dont on peut apprécier les ouvertures et les fermetures, sucre et sel de la langue.

 

La poésie en réaction à toutes choses défaites, défuntes ? Poésie en action, entre les fleurs, sous les feuillages, au ras des herbes, dans la cendre des couleurs, au bruit et au silence qui s’époussettent et se prolongent, en contrebas, en sarabande. Sans solennité aucune, mais toujours dans la louange les lèvres et les mains de l’ombre.

 

Espace où circule L’ombre de l’aube comme chez l’artiste peintre Marie Hercberg, où se pressent Les tentatives de parler (Notes critiques de l’édition numérique par Brigitte Célerier). Page 29, une anthologie avec Philippe Leuckx « Sache le cœur/par cœur et soif », avec Angèle Paoli « je regarde sans comprendre la mimétique obscure qui se joue sous mes yeux/je reçois sans déchiffrage ce déchiquètement des formes muettes qui s’ébauchent se déroulent se défont dans le silence », avec Michel Brosseau « inutiles courses folles dans l‘impuissance du souffle court », avec Cathy Garcia « Des frissons déshabillent un escalier, l’ombre rose à genoux conspire », avec Denis Heudré « il n’y a plus de couleurs/aux fenêtres », avec Louis Raoul « quelqu’un habite toujours une ombre au couchant de la lampe », avec Sylvie Durbec « ….avançant…murmurant…marmonnant…en une langue inconnue… ». Eric Dubois, Juliette Zara, Nicolas Vasse, Ile Eniger, Loyan, (etc.), ainsi que photographes&plasticiens, poursuivent les forces flambantes et liquides de l’ombre.

 

Cette revue mérite la plus grande attention. Ici, la part de l’ombre n’est pas écriture de la mélancolie, mais un appel au vivant, une étincelle de ce qui survit, quand nous savons Cette caresse tragique dans le Monde incertain de la finitude (Sébastien Ecorce).

 

Vœu de Florence Noël : « l’espoir que cette revue après le baptême au sombre et le baptême au jour continue à diffuser œuvres et faire se rencontrer talents durant un long chemin d’années ».

 

© Nathalie Riera, août 2010

 


 

DiptYque

Versant 1, juin 2010

 

L’éditeur responsable :

 

Florence Noël

11 rue Bois des Fosses

1350 Enines

Belgique

 

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DIPTYQUE Juin 2010_2.jpg

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