Jonathan Williams, Portraits d'Amérique (éd. Nous, 2014) (19/02/2014)

 

Portraits d’Amérique
JONATHAN WILLIAMS

 

Editions NOUS, 2014

NOW

 

 

 

 TRADUCTION  & EDITION |Jacques DEMARCQ

Introduction de Rachel Stella

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William Carlos Williams (1883-1963) dans son jardin, 9 Ridge Road, à Rutherford, New Jersey. Ce devait être vers la fin de l’automne 1961, quelque seize mois avant sa mort. À la fin de sa vie, le docteur avait perdu la rudesse qu’on lui attribuait, même si j’imagine qu’il a toujours été généreux, simplement exaspéré par la fréquentation d’un monde insensible. Il tenait sa force de sa vulnérabilité, de sa « féminité » dans un univers de mots et de fleurs. C’est un de ses attraits pour les nouvelles générations d’écrivains américains, hommes ou femmes. Je n’oublierai jamais la gentillesse qu’il a montré envers mes efforts de poète et d’éditeur débutants : « C’est une chose étrange, m’écrivait-il, que le “nouveau”, catégorie où je range ce que vous faites. D’abord ça choque, voire dégoûte un homme comme moi, puis au bout de quelques jours, ou d’un mois, d’un an, on se précipite l’eau à la bouche, comme devant un fruit, une pomme en hiver… »

(p.15)

 

Mina Loy (1883-1966) à Aspen, Colorado, en 1957. En 1921, Ezra Pound écrivait à Marianne Moore : « Et puis, entre nous, y a-t-il quelqu’un aux États-Unis à part vous, Bill [W. C. Williams] et Mina Loy, qui puisse écrire en vers un truc intéressant ?» Que s’est-il passé ? Les malheurs de sa vie privée ont fait disparaître Mina Loy. Jargon Press a publié son Lunar Baedeker & Time- Tables en 1958, sans grand écho ; puis en 1979, tout ce qui a pu être retrouvé de son meilleur livre, The Last Lunar Baedeker. Le problème, comme l’a écrit Rexroth, c’est qu’« elle a sans doute été ignorée du fait de l’exception absolue que constitue son œuvre. D’ordinaire, la poésie érotique est lyrique. La sienne est élégiaque et satirique. Elle est aussi drôle que Volpone ou le dénouement du Jin Ping Mei. Les gens n’aiment pas ce genre de poésie. » C’était une très belle femme d’une extrême intelligence. Sa tombe, dans un bosquet des Rocheuses, est peu visitée.

(p.16)

 

 

 

 

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