Nathalie Riera, Solaria (28/11/2013)
Karl Blossfeldt, Salvia Officinalis
Extrait de
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SOLARIA
Nathalie Riera
Inédit, 2013/14
Amor con tal dolcezza m’unge et punge *
Petrarque, Canzoniere, CCXXI, 12
J’aime entendre les rues et les jardins de tes poèmes et ta voix me faire ouïr tes great poems of love, sur des centaines de pages vert-laurier renaître de n’avoir pas langue rassasiée. Or blanc et argile, nos paroles font le monde et leurs pommiers fleuris. Polyphonie des fruits sous l’hypnose voyageuse des bengalis. L’obscurité est sur le monde… dixit Blackburn, et l’amour. Ne séchera la langue qui t’aime, la merveille du genêt à orner ce qui nous désole, contre la bête stupide. Vouloir être ta jolie, et quand le soleil est d’être un peu l’espoir des rosacées et des floridées, sentir poindre le souffle chaud de l’aura, m’oindre de violettes et de cenelles, to be your song. Je ne perds pas le fil de la moindre de tes chansons.
Nous gardons en nous la rose et le rhizome, à notre amour le cyclamen des gaietés, le rire et la risée, tous ces portraits que tu esquisses et qui me donnent force contre tout déficit, toute altération.
Main dans la main, à vrai dire, un seul cœur **
Je crois en l’incantation guérisseuse, combinaisons de plantes et de mots : la grande mauve pour apaiser nos enrouements, et le jaune d’or pour la rime. A ciel découvert, main dans la main, quand la fleur de cassier chasse l’ingrat, l’amour ma seule jouvence, de tout mon soûl aux syllabes mellifères.
Main dans la main, je veux avec toi conserver la mémoire des fruits d’or.
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* Amour met tant de douceur à m’oindre et me poindre
** Wang Wei, Paysages : miroirs du cœur
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