Bernard Noël (25/08/2013)
■ Photographie : © Sophie Bassouls
Bernard Noël
■ LIEN : http://www.sophiebassouls.com/page.php?page=ecrivains&alias=Noel_Bernard_2010-05-23
ce qui nous leurre est si lié à l’œil qu’il faut
étriper le regard pour ouvrir le tombeau.
sous ce chapeau moral, les mots prennent des rides,
et le ronron qui suinte aux articulations,
couvre un chuintement de tête qui se vide :
rien ne sert de penser, il faut penser à fond.
empifrée de savoir, la conscience a du bide,
tout son caca mental engorge la vision.
dans le dodelinement du dernier gâtisme,
être un vieux qui oublie son alphabêtisme !
le visible déjà me prend comme une mer…
o les yeux, les yeux, les yeux qu’on cloue à l’amer
étonnement de voir claquer la fermeture
idéale et l’esprit naitre de cette injure :
lors, tout n’est que signe, humanisme et littérature.
Extrait de « Troisième suite »
------------------------- (p.24)
être ou pas quel trou en tête du paraître
mourir meut le temps et non le temps mourir
entre soi et soi toujours cela pénètre
maniant le vif auquel il s’enchevêtre
enterrez la terre ou bien faudra gésir
à nu reste l’os rêveur rassi de l’être
sac à sang ne veut saignée il ceint l’obscur
un oubli sans houle et dur comme les choses
il veut vivre et va dans la vue du futur
vaillant d’être vivace par ce qu’il ose
rire à la ruine au râle au dodo du rien
éboue le baba qui se frime aérien
et la bouche bée bleue cherchant le suis-je
tout à trac détraqué ô cru vertige
ce qui croise en nous le vif et le vestige
Extrait de « Quatrième suite »
------------------------- (p.41)
Bruits de langues
Bernard Noël
Editions talus d’approche, 1980
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Écrit par : morente | 26/08/2013