Hélène Mohone (29/04/2012)

 

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Le Coeur cannibale, Ed. William Blake & Co, 2003

L'Enfant africaine, Ed. L'Amourier, 2006

Torpeur, Ed. La Cabane, 2007

De loin, Ed. Atelier de l'Agneau, 2008

 

 

Hélène Mohone | Le père à la main de fille

 

terresdefemmes.blogs.com

 

PSAUME
j'ai au couronnement des lèvres une blessure si grave presque mortelle la lune les étoiles la peur même d'y être enfermée la crainte d'y rester seule tous les jours comme sur une autoroute et puis encore des sons de cornemuse en haut des collines des branches de palétuviers ma rêverie assemble des chiffres plus infinis maintenant que s'achève l'histoire tu n'es pas mort tu vis mieux d'être absent tu vis inquiet et souffrant comme une archive d'Auschwitz ton corps est un parchemin d'autres vivants le mien seul a cette mue assassine la grande maladie de ton visage revient comme une incurable la grande maladie de ton âme vitriolée par des morts successives se refuse assemblée en d'autres marches toujours plus sèches ivres et misérables nous voilà donc craints de nous-mêmes pires ennemis que le temps nous voilà sujets d'arbres de feuilles de saisons bout à bout ridiculement durables jamais renouvelés

Hélène Mohone, Le Cœur cannibale, William Blake & Co. Edit., Bordeaux, 2003, s.f.

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Passant n°50 - Couple-s [oct. - déc. 2004]
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Passant n°49 - La nuit [juin - sept. 2004]
- Quitter les ténèbres pour aller vers la lumière
- Cette nuit j’ai rêvé de Mademoiselle Pogany

Passant n°48 - Actions ?, ça tourne ! [avr. - juin 2004]
- Souffler mot

Passant n°45-46 - L'homme normal [juin - sept. 2003]
- L’homme normal et la petite fille

Passant n°42 - Le corps [sept. - oct. 2002]
- Corpus Triste

 

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NE SAURAIS DIRE

Ne pas aimer la tache la flaque la couverture de sang des oracles ne pas piller le cadavre après la bataille ne pas enlever les bagues au trépas pour qu’aucune malédiction ne s’anime ne s’anime de fantômes amers comme la chicorée de l’enfance la maudite chicorée trop amère que souligne le matin froid penché en cadence vers les écoles l’avenir s’assoie vieillard vielleux à partition sans cesse relue rejouée à qui mieux mieux ne saurais dire qui me fend qui me tord qui me plante comme un vieux chou en terre étrangère du côté des obésités coutumières celles tenues au chaud qui gardent un souvenir de petit accordéon de petit bal de campagne de baiser échangé robe fleurie contre chemise blanche un élan tout frais moite emboîté aux ravins mensongers…

 

Hélène Mohone (Revue Diérèse N°55, p.68)

 

revue Diérèse n°55 (Hiver 2011/2012)

 

 

 

Hélène Mohone

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