Claude Dourguin, Chemins et Routes (29/03/2012)

 

Claude Dourguin, chemins et routes, éditions isolato

Claude Dourguin

 

 

Claude Dourguin

Poésie, Récit, Essai

 

 

 

 

■ LIEN :http://www.champ-vallon.com/

 

 

 

 



[…]

 

            Régularité quasi cyclique, mouvement quasi migrateur, la route reprise est exploration, approfondissement, souci systématique d’un savoir. Car ces cheminements ignorent l’ignorance : gens, matériel, itinéraires font l’objet de préparatifs, de projets. Mais part est laissée à l’inattendu, curieux l’esprit s’ouvre à la rencontre, ainsi d’un joueur de cithare auprès duquel apprendre, une disposition intérieure fait savoir accueillir ce qui se présente, posément.

           

 

 

-------------------------    (p.86)

 

[…]

 

            L’amour des paysages, terres d’altitude et forêts spécialement, habite Stifter, des pages longues en précisent le caractère, les particularités, disent leurs détails et leur organisation. Le héros de L’ARRIERE-SAISON, marqué par le goût et le sens de la montagne, sans se lasser évoque les sentiers difficiles, les barres, les hautes vallées où l’on suit le cours des torrents, leurs végétations buissonnantes, les roches massives, les arbres esseulés – « […] pas un arbre, pas le plus petit buisson, pas une maison, pas une cabane, pas un pré, pas un champ, rien d’autre qu’une herbe misérable et des rochers. »

            Délivré des contingences historiques et sociales – de là, sans doute, sa fascination singulière –, le parcours impose sa seule marche, va, intemporel, guidé par la seule présence des saisons, de leur succession, de leur avancée dont il permet l’observation fine – on remarque « l’état des frondaisons, l’aspect des plantes […], le comportement des animaux […], l’état de leur fourrure », la variation des teintes, les brouillards, la neige, les ruisseaux gelés. Toujours la toute-puissance du règne naturel expose ses lois, édifie l’observateur que soutient la conviction de l’existence universelle d’un ordre – bienfaisant. Des constructions, des chapelles également à travers le pays témoignent d’une antique aspiration à l’art ; souci esthétique lui aussi essentiel (les demeures, déjà abritaient des tableaux illustres), on ne manque pas de s’y rendre, de les visiter, d’observer les sculptures, les boiseries, d’en faire parfois des relevés. Aussi, formé par la route qui offre ses expériences, avance-t-on nourri, fortifié, mûri, édifié. Egalité d’humeur, ni angoisse ni doute, ni découragement, c’est un accomplissement serein, sans épreuves – singularité – que connaît le héros à mesure qu’il voyage et arpente. Il faut regarder ce qui se présente – fût-ce, apprendra-t-on, « les phénomènes anodins », l’étude, le sens viendront par surcroît.

 

 

 

-------------------------    (p.87/88)

 

 

CHEMINS ET ROUTES

Claude DOURGUIN

Isolato, 2010

 

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Claude Dourguin a publié aux :

 

 

Editions Solaire-Fédérop

L'Archipel, 1984.

Villes saintes, 1988.

 

Editions Champ Vallon

La Lumière des Villes, 1990.

Lettres de l'Avent, 1991.

Recours (Patinir, Lorrain, Segers), 1991.

 

Ecarts, 1994.

Un royaume près de la mer, 1998.

Escales, New York, Dublin, Naples, 2002

 

Aux éditions Isolato
Laponia, 2008
Les nuits vagabondes, 2008
Chemins et Routes, 2010
La peinture et le lieu (à paraître)

 

Aux éditions José Corti
Ciels de traîne, 2010

 

Elle a publié, en collaboration, le second tome des Œuvres complètes de Julien Garcq dans la collection La Pléiade.

 

 

 

 www.champ-vallon.com/

 

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