Etienne Faure, Horizon du sol (28/07/2011)

HORIZON DU SOL

Etienne Faure

 etienne faure.jpg

(EDITIONS CHAMP VALLON, 2011)

UN ARTICLE DE JACQUES JOSSE : remue.net

UN ENTRETIEN AVEC TRISTAN HORDé : Littérature de partout

 

 

 

EXTRAITS

 

 

 

Et le peintre extasié par les labours mauves,

les ocres verts, sur le papier cherchait

le point de fuite, que la vue portât loin,

y marquait d’un mot la couleur projetée

pour le prompt tableau vespéral

ébauché vite entre chien et loup

sur un motif bientôt éteint, presque noir,

qu’il achèverait au clair-obscur enfumé

d’une flamme,

le tableau au grand jour révélant plus tard

une manière ou vision un peu sombre,

et l’éclaircie qui fit sortir le peintre

un beau soir d’amour jaune soufre

- tant il est vrai, dixit le poète, que le crépuscule

excite les fous –

dans l’herbe azurite.

 

soirs de soufre

 

(p. 43)

 

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DANS LE MOTIF

 

Le bruit de l’eau féru en souvenirs

par jour de pluie, temps ligneux,

tisse le paysage égoutté des toits,

de chanvre ou lin, autre plante textile,

en un tableau humide où le veaux

rabougris dans les nues broutent

les prés luisants.

Derrière la vitre où l’eau ruisselle,

les cheminées, trois mâts d’usines

et la voile enfumée d’un navire

rentrent de mémoire à hauteur des pommiers

de la terre neuve au loin représentée

un jour de mer mauvaise à la peinture

quand de plus près à scruter l’horizon

pourtant ne rentre aucun point qui grossisse

en forme de bateau, sauf à midi,

d’abord hésitant, minuscule, puis chalutier entier

surgi du fond de la toile – non

ce n’est pas lui.

 

où l’horizon hésite

                                                                                                                                             (p. 78)

 

 

 

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Parmi les potirons, citrouilles, autres courges,

les coloquintes avec les fleurs

font en commun l’énigme du jardin,

assujetties à ce même régime

ou privilège

de n’être pas mangeables

- hors l’exception amère du chicotin –

et tirant d’un statut voisin du décor

l’unique raison d’être en ce jardin

où tout est inutile, qui demeure en dehors

du champ d’application de la loi potagère.

 

mœurs potagères

 

(p. 97)

 

 

 

AUTRES SITES A CONSULTER

 

Vive Les Couleurs (Le blog des Ateliers Dominique Hordé)

Terres de femmes (Angèle Paoli)

La Maison des Ecrivains et de la Littérature m-e-l

 

 

 

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Editions Champ Vallon 

 

 

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