Voyager avec Annemarie Schwarzenbach – La Quête du réel (03/06/2011)

 

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« Ce que je me demande - et de façon chaque jour plus obsédante -, c'est si les gens perçoivent clairement le sens de ce qui se passe, s'ils se rendent compte qu'il ne s'agit pas ici simplement du triomphe provisoire d'un courant détestable, mais qu'on a là un peuple tout entier [...] en train de s'engager sur cette voie pour des années, emporté par un mouvement de fond indéniablement puissant. »

 

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A.S. à Lenzerheide, en 1940, par Marianne Breslauer

 

 Quatrième de couverture

Annemarie Schwarzenbach se disait marquée par «la malédiction de la fuite». Soucieuse de prendre ses distances avec un milieu familial oppressant - la grande bourgeoisie zurichoise -, elle illustre aussi le «déracinement historique» de toute une génération après l'effondrement des valeurs causé par la Première Guerre mondiale. Journaliste et photographe, elle sillonne l'Europe des années 30, observant avec effroi la montée des périls, en Espagne, à Moscou, en France, en Allemagne où grossit le «nuage noir» du nazisme. Aux États-Unis, en proie à la Grande Dépression, ses reportages dénoncent l'injustice sociale. L'Amérique peut-elle être un modèle pour l'Europe ? Elle en doute. Les articles qu'elle publie dans la presse suisse, les lettres qu'elle adresse à ses amis (dont Klaus Mann), traduits pour la première fois en français, témoignent d'une conscience exigeante et douloureuse. En Afrique, en Asie, Annemarie Schwarzenbach poursuit une quête intime de sens, de vérité. C'est en Orient, pour elle, que «bat le coeur du monde». Ses voyages au Congo, en Turquie, en Perse, en Irak, en Afghanistan avec Ella Maillart sont comme un retour aux origines - origines de l'Europe, innocence originelle d'une humanité qu'elle voit ailleurs emportée par un soi-disant progrès qui se révèle trop souvent facteur d'abaissement. Sous ces cieux-là, en de rares instants de plénitude, cette mélancolique invétérée communie avec la «joyeuse sérénité de la terre». Dominique Laure Miermont et Nicole Le Bris proposent la première réflexion approfondie sur l'itinéraire intellectuel et moral de cette femme attachante qui n'aura eu que trente-quatre ans pour «promener sur cette terre son beau visage d'ange inconsolable», selon la jolie formule de Roger Martin du Gard.

 

 

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Voyager avec Annemarie Schwarzenbach – La Quête du réel

Textes choisis, présentés et traduits de l'allemand par Dominique Laure Miermont et Nicole Le Bris, Editeurs Quinzaine littéraire & L. Vuitton, 2011

 

 

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