Temps mort, Paul de Brancion (27/09/2010)

 

NOTE DE LECTURE

(Pascal Boulanger)

 

TEMPS MORT
Paul de Brancion

Editions Lanskine, 2010

 

 

 

Temps mort doit se lire comme une approche de notre actualité la plus symptomatique, comme une traversée du nihilisme. Plié de ressentiment sous un monde en lambeaux, le dernier homme se précipite dans la dévastation sans l’attente d’autre chose, surtout pas d’un salut et dans l’hallucination froide et méthodique.

Paul de Brancion, depuis Tu-rare, trace la figure moderne de la mort et de l’apocalypse, en traits noirs et sans complaisance. Le mal exerce sa magie quotidienne, l’impatience de la technique et la corruption en marche oblitèrent le sensible. Pour Claudel, le pire n’est jamais sûr… Le pire est déjà arrivé pour Brancion.

 

Il a les pieds sur la table, un slip noir.

Il porte le deuil de ce jour.

La lune n’est pas encore levée,

Aucune lumière ne semble devoir surgir d’un tel entrelacs

De situations, de peines, de fautes, de cocasseries.

 

 

Temps mort / temps vivant : deux photos de Joseph Barrak représentant un bédouin portant un enfant mort tracent un écart de moins en moins perceptible entre ce qui se déploie et ce qui s’obscurcit.

 

 

© Pascal Boulanger, septembre 2010 (Les Carnets d’eucharis)

 

 

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