Sermons aux oiseaux - (Lecture de Brigitte Donat) (09/03/2009)

François Cassingena-Trévedy :

Sermons aux oiseaux

Cinquante homélies pour le temps qui demeure

sermons aux oiseaux.jpgPréface de Sylvie Germain

Ad Solem , Genève (Suisse)

         Parution : décembre 2008

 

Nous aurions tort de devenir des oiseaux de mauvaise grâce, sourds, rétifs aux sermons. Car le sermon, plus précisément l’homélie est un genre d’expression musicale : un rondeau de la Parole qui revient sur elle-même en ouvrant un espace infini.

François Cassingena, moine bénédictin, retourne inlassablement aux Ecritures et s’abouchant à la Parole, s’en fait l’instrument. Descendant sans fin de la Montagne, elle prend son essor, se déploie, nous exhorte d’aimer et louer Dieu. Brillant exégète, l’auteur possède cependant l’art de transcender une nécessaire rhétorique au bénéfice d’une poétique. N’est-elle pas essentielle au Verbe afin qu’il s’éprenne de notre chair, pousse le lecteur à s’alléger, à s’enchanter davantage ? Séminale, subversive, elle est sœur de la foi qui opère des déplacements, étant bien entendu que le premier arbre qu’elle déracine comme la première montagne qu’elle transporte, c’est nous-même. Invité à l’habitation du désert, c'est-à-dire le dedans, nous serons amenés à découvrir que cette région de l’homme est immense. Elle délie le regard pour voir que les Trois Noms sont écrits sur toutes les fleurs des champs.

Sermon aux oiseaux rappelle que la Parole s’espace de silence. Laisse immense de Jésus en son retirement. Laisse marine. Jésus est une mer et sa laisse est l’amour.

 

 Brigitte Donat

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