La pénombre de l'or - Jean Mambrino (18/06/2008)
LA DEDICACE DE L'AUTEUR : "Seul ce qu'on appelle poésie peut tisser/ le fil qui relie le divers à l'unité". Une fois encore j'ai tenté (dans une forme nouvelle) de relier les mots et les choses, l'homme intérieur et l'homme extérieur, le monde du Multiple et le souffle de l'Un. Avec une sorte de simplicité somptueuse, car "l'offrande ruisselle en dissimulant sa gloire", et l'univers en sa complexité infinie se voile dans son éclat. Le plus profond secret aime à se dire dans le minime ou l'insignifiant, et comme à voix basse, non seulement pour qu'on l'entende mais pour qu'on l'écoute. J'ai usé ici de l'alexandrin sans qu'on puisse le reconnaître, les césures étant partout ; et de même les rimes se dérobent sans cesse, car chaque dernier mot d'un vers ne trouve son écho qu'à l'intérieur d'un autre vers, avant et après lui, parfois fort loin. Le chant ainsi s'entremêle au mouvement du poème, partout et nulle part, comme la musique des sphères qui enveloppe mystérieusement la totalité des choses, les plus humbles créatures comme la grandiose aventure de l'esprit, toutes les réalités, les pires comme les meilleures, la ténèbre et la lumière se tenant embrassées. "Il faut abriter chaque mot dans le poème,/ le rossignol, le muid, l'amarante, l'aurore,/ et encore le sang, la sanie, le blasphème". Tout est signe. Tout doit devenir parole, puisque la peine est l'ombre de l'or, selon la polysémie des mots du poème, conduisant le poète, comme son lecteur, vers la paix nombre de l'or, dont le chiffre réconcilie toutes les contradictions. (Jean Mambrino)
Editions Arfuyen, septembre 2002.
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