Sylvia Plath (16/06/2008)

 

La cueillette des mûres

 Personne sur le chemin, et rien, rien sinon des mûres,

Des mûres de chaque côté, des mûres partout,

Une allée de mûres, qui descend en crochets, et une mer

Quelque part au bout, qui se soulève. Des mûres

Aussi grosses que mon pouce, aussi muettes que des yeux

Ebène dans les haies, et pleines

De jus bleu-rouge, qu’elles abandonnent sur mes doigts.

Je n’avais pas demandé de telles sœurs de sang ; elles doivent m’aimer.  

Elles sont accommodantes, elles se font toutes petites pour tenir dans ma bouteille à lait…

Sylvia Plath - Blackberrying - (p.63) in La traversée "crossing the water" - Poésie/Gallimard.

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