Pasolini e Ezra Pound (30/05/2008)

J'attends que parlent les plantes -- prises

par le profond sourire qui s'exhale

de la terre au soleil absorbés l'un par l'autre --

moi, qui ne sais pas parler, étouffé

à peine éveillé, par tant de clarté

et les sens mis à vif par l'or qui est vie

humaine chez les arbres. Or, fraîcheur,

qui gonflent ma chair de joie.

 

Et tout cela, de la sensuelle

douceur, n'est qu'une ombre.

Pier paolo Pasolini 

EXTRAIT "Poèmes posthumes" VII - (1950/1951)

 

***

 

PETITS POEMES NOCTURNES

 III

Quand il est plus dur de vivre

la vie est-elle plus absolue ?

Sur les rives vespérales

de mes sens muets est muette

 

la vieille raison

en quoi je me reconnais :

c'est un parcours intérieur

un sous-bois étouffé

 

où tout est nature.

Pénible travail

de subsistance obscure

 

toi seul es nécessaire...

Et tu m'emportes doucement

au-delà des frontières humaines.

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