Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : brigitte donat

Dominique Grandmont (lecture de Brigitte Donat)

 

NOTE DE LECTURE

(Brigitte Donat)

 

Dominique Grandmont

Mots comme la route

 

 

Mots comme la route, dernier recueil poétique de Dominique Grandmont constitue une avancée d’autant plus forte qu’elle s’est formée sur beaucoup de silence.

Composée d’une alternance de bloc-textes et de courts vers syncopés, l’œuvre laisse une parole s’accroître librement jusqu’à brûler l’espace qu’elle franchit.

Ainsi la vitesse que procure l’enchaînement d’axiomes, dans le premier texte, balaient nos points d’ancrage et les mots, lie noire sur papier, forment l’asphalte d’une route lisse que nul horizon ne vient entraver. Un champ d’immanence se déploie et nous rend à notre liberté première. Détachée de toute pesanteur subjective, la langue sait alors prendre son élan, se délier, parler d’elle-même et constituer son propre dépassement.

Ces mots n’appartiennent à personne. Ce sont eux qui ont pris ma place, pour que le rien soit quelque chose.

A l’autonomie de la langue répond une charge de témoin : le poète en retrait capte les confins d’une parole qui se multiplie, ses capacités à faire de la réalité autre chose que ce qu’elle est. Il nous invite à sortir de tous les miroirs afin que l’univers puisse redevenir lui-même, infini. Si les pistes se brouillent, c’est pour mieux affronter la perte. Les mots ne comptent pas, constate Grandmont, j’ai beau écrire, je ne vois pas ce qu’ils voient dans le désert des livres, ni quelle liberté.

Puisque la signification échoue à enclore le monde dans un dire, (ne la contredit-il pas sans cesse, la débordant infiniment ?), l’écriture s’affranchit de son impuissance.

Ce que je lui fais dire n’a pas de sens, mais ce que je lui retire la grandit.

 De cette béance, à notre grand étonnement, surgit la vraie vie.

Elle est cette parole qui n’a pas commencé, cette insensée qui veut tout dire mais qui n’oubliera pas un visage.

 

© Brigitte Donat, février 2010

 

 

Editions Tarabuste, 2009

 

 

Lire la suite

08/02/2010 | Lien permanent

Sermons aux oiseaux - (Lecture de Brigitte Donat)

François Cassingena-Trévedy :

Sermons aux oiseaux

Cinquante homélies pour le temps qui demeure

sermons aux oiseaux.jpgPréface de Sylvie Germain

Ad Solem , Genève (Suisse)

         Parution : décembre 2008

 

Nous aurions tort de devenir des oiseaux de mauvaise grâce, sourds, rétifs aux sermons. Car le sermon, plus précisément l’homélie est un genre d’expression musicale : un rondeau de la Parole qui revient sur elle-même en ouvrant un espace infini.

François Cassingena, moine bénédictin, retourne inlassablement aux Ecritures et s’abouchant à la Parole, s’en fait l’instrument. Descendant sans fin de la Montagne, elle prend son essor, se déploie, nous exhorte d’aimer et louer Dieu. Brillant exégète, l’auteur possède cependant l’art de transcender une nécessaire rhétorique au bénéfice d’une poétique. N’est-elle pas essentielle au Verbe afin qu’il s’éprenne de notre chair, pousse le lecteur à s’alléger, à s’enchanter davantage ? Séminale, subversive, elle est sœur de la foi qui opère des déplacements, étant bien entendu que le premier arbre qu’elle déracine comme la première montagne qu’elle transporte, c’est nous-même. Invité à l’habitation du désert, c'est-à-dire le dedans, nous serons amenés à découvrir que cette région de l’homme est immense. Elle délie le regard pour voir que les Trois Noms sont écrits sur toutes les fleurs des champs.

Sermon aux oiseaux rappelle que la Parole s’espace de silence. Laisse immense de Jésus en son retirement. Laisse marine. Jésus est une mer et sa laisse est l’amour.

 

 Brigitte Donat

Lire la suite

09/03/2009 | Lien permanent

Pascal Boulanger, le lierre la foudre (une lecture de Brigitte Donat)

Comment la poésie rencontre-t-elle l’histoire et permet-elle à la littérature de dévoiler l’envers d’un monde que ronge le nihilisme ? Pascal Boulanger poursuivait déjà cette question dans un précédent recueil poétique, Tacite (Flammarion, 2001) : il révélait l’histoire comme une reconduction de l’enfer. Cette vision s’approfondit avec le Lierre la foudre ; elle met à nu le fondement anthropologique de toute société selon lequel chaque communauté se fonde sur un crime commis en commun, dresse la généalogie d’un effondrement qu’inaugure le siècle des Lumières, met en abîme le déclin du père symbolique que creuse une insondable absence. Le dévoilement est accablant, notre modernité n’en finit pas de s’enliser au sein d’un mécénat maternel qu’accompagne un retour au paganisme et à sa violence généralisée.

« Mollesse / débordement / Quand le monde offert à la prise / à la consommation / efface les limites / qui paie sa dette / qui paie le prix d’être soumis au langage ? »

 S’il est impossible d’échapper à la comédie sociale, l’aliénation cesse pourtant dès qu’un être s’éveille au jeu désintéressé de l’amour quand il est sans négoce et sans ressentiment. La vie de chaque homme peut alors s’opposer à la totalité hégélienne et, dans ce retrait, annoncer : je suis l’esprit qui toujours affirme. Son langage alors souverain, dans l’écart et la solitude, s’arrache à la fatalité du malheur et renverse la malédiction en exultation. Quand le poème se pense et s’écrit, l’existence d’un être n’est plus saturée ni close, puisque le langage excède le monde. Le vers apparaît comme un trait, chaque parole se détache, fait saillie dans l’art de la notation sèche. Composé comme une fresque, ce recueil n’en n’est pas moins diffracté afin que chaque poème, avec son titre et souvent sa dédicace, s’impose comme un îlot. Pascal Boulanger, de cette manière, rend hommage, de personne à personne, de livre en livre, dans et par le langage, à de nombreux noms – Marcelin Pleynet, Pierre Legendre, Jacques Henric, Claude Minière, Philippe Muray – qui, dans leurs singularités, sont autant d’expériences incomparables et de vérités pratiques qui permettent d’accéder à la connaissance du pire sans exclure le chant de l’affirmation. C’est dans ce continuum du poétique comme du politique que le poème déploie un dispositif chant/critique. À l’horizontalité de la série et du nombre se dresse la verticalité de l’oeuvre, qui s’ouvre au deuil fécond de l’héritage. En effet, la bibliothèque s’oppose au dressage social et permet au poète d’être écrit par ce qu’il lit. Les visions de l’écriture appellent une exigence éthique où la poésie est envisagée comme l’essence même d’un langage qui prophétise, rayonne et résonne.

Dans un contexte de relectures théologiques et en prenant appui sur les pensées de Chestov et de Kierkegaard, Pascal Boulanger rétablit la suprématie d’une pérennité christique à contre-courant du contexte poétique, qui, l’ayant refoulé, s’est attaché essentiellement au monde grec et à la pensée heideggérienne. Ce n’est donc pas anodin si les éditions Corlevour, dont les travaux tournent autour du christianisme, publient ce livre. À notre temps qui, sous prétexte de « lumière », s’est engagé dans l’ignorance, Dieu apparaît comme l’unique signifiant capable d’opposer sa transcendance à l’immanence de la barbarie communautaire.

« Le Nom au centre de tout / qui assume tout / porte tout / souffre tout… croit encore à l’échec des échecs. »

L’expérience du défaut de Dieu n’est pas celle de sa radicale absence. Soutenir son deuil, au contraire, renforce son attrait, et du Dieu sans visage, de son regard invisible, s’impose un éloignement qui trace un chemin. Le retrait de Dieu ne signifie pas que l’amour passe hors-jeu, mais indique le visage actuel de son insistance, de sa fidélité à travers son refoulement même. L’histoire, parce qu’elle est endurée, sera ainsi traversée, soutenue par l’espérance qui croit dans la promesse de l’impossible.

« Qui frappe là où il n’y a pas de porte… pour nous faire entendre / que l’impossible devient possible / quand Isaac est rendu à Abraham… »

Puisque la foi ne repose sur rien, sur l’insensé, elle est le levier qui suspend un instant les fracas de l’histoire, la violence de son mouvement. À l’interruption momentanée de l’histoire, à l’histoire devenue un instant l’impossibilité de l’histoire, se produit le vide où la catastrophe hésite à se renverser en salut, où, dans la chute, s’opère la remontée et le retour.

 

« Quand tout est impossible, alors la parole prophétique affirmant l’avenir impossible, dit aussi le “pourtant” qui brise l’impossible et restaure le temps » (Maurice Blanchot).

 

Le Lierre la foudre recompose un monde dans son ultime poème qui a pour titre emblématique Prophétie. « Des chants monteront des voûtes / des rebelles vivront cachés et goûteront l’esprit d’un monde jamais perdu / des bibles vivront dans des échoppes / des soleils éblouis d’herbes et de fleurs renverseront le paysage. » Brigitte Donat

 

 

 

Cette recension vient de paraître dans la revue art press n°380

 

 

 

pb le lierre la foudre.jpg

le lierre la foudre - éditions Corlevour, 2011 

Lire la suite

04/07/2011 | Lien permanent

Nathalie Riera & Brigitte Broc en lecture à la Librairie Le Carré des Mots (Toulon)

 

Rencontre-Lectures

Autour de la poésie

Avec Brigitte Broc & Nathalie Riera

invitées par Rémy Durand & L’Association Gangotena (Toulon)

à la Librairie LE CARRÉ DES MOTS

 

**  

 

 

Poésie
avec Nathalie Riera et Brigitte Broc

 

8 octobre 2014

 

Librairie Le Carré des Mots

4, place à l'huile
83000 TOULON


 

Devant la Librairie toulonnaise LE CARRE DES MOTS

Nathalie Riera (de dos, à gauche) Gilbert Renouf  et Rémy Durand

Photographie © Claude Brunet

 

 

Photographie © Claude Brunet

 

Sur le seuil de la Librairie LE CARRE DES MOTS

Brigitte Broc

Photographie © Nathalie Riera

 

 

Rémy Durand (à gauche) & Gilbert Renouf

 Photographie © Nathalie Riera

 

 

PHOTOGRAPHIES NUMERIQUES | © Claude Brunet & Nathalie Riera

 

:- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :-

 

 

 

 

Nathalie Riera en lecture

Paysages d’été, éd. Lanskine, 2013

Variations d’herbes, éd. du Petut Pois, 2012

Feeling is first, Galerie Le Réalgar, 2011

Lire la suite

10/10/2014 | Lien permanent

Nathalie Riera - ”Paysages d'été”, Lanskine, 2013 - Une lecture de Brigitte Gyr

 

 

UNE NOTE DE BRIGITTE GYR

  

Paysages d’été

 Poème-roman
NATHALIE RIERA

 

Editions Lanskine, 2013

 

 

 

Nathalie Riera | © 2014

 

 

 

 

 

Ce qui frappe d'emblée dans ce livre poème de Nathalie Riera c'est la beauté et l'inventivité d'une écriture à la limite de la métalangue. L'auteur réussit le pari singulier de calquer la typologie du désir sur celle d'une nature, délivrée de sa logique, à la fois fragile et souveraine dans son ambivalence, avec une liberté de la langue qui n'est pas étrangère à celle du brin d'herbe, du vent, de l'oiseau, des chevaux

 

sous la jupe vos mains quand passe le vent dans la crinière des chevaux vos baisers qui arrachent d'un coup sec alors ne pas s'attarder au même endroit la caresser en douceur l'entourer l'attendrir la relâcher la regarder humides ses lèvres du livre qui tremble humides vos mains du roman pas encore écrit

 

Une écriture en symbiose avec les arts, tous les arts, que prise tant Nathalie Riera : peinture, photographie, à la limite du figuratif, cinéma, avec ses fondus et ses enchaînés ; le récit de l'amour (et de l'écriture) étant également, ici, récit de l'illusion – on ne se précipite pas sur le chef-d'œuvre on ne quitte pas des yeux le trompe-l'œil comme aimanté par lui – celle de l'invention de Morel, le film et le livre, célèbre roman de Bioy Casarès dans lequel le mythe de l'éternel retour s'avère n'être que le résultat d'une diabolique invention technique – un mouvement perpétuel de la caméra en lieu et place de la vraie Faustine, après la peste qui aura décimé l'île entière et dont aucun habitant n'aura survécu que reste-t-il de Faustine? faut-il croire qu'il ne resterait d'elle que cette image dont le fugitif s'est épris dès le premier instant de son apparition miraculeuse du haut de la colline ? Splendide et terrifiante mise en abîme de l'amour que Nathalie Riera qui s'attarde sur cet épisode alors que Paysages d'été approche de sa fin pourrait bien vouloir ici s'approprier. Mais, avant tout, ce livre qu'habite une sensualité profonde est une authentique partition musicale, étayée par une écriture circulaire, à la périodicité somptueuse dont les chapitres ne cessent de se répondre, comme les paragraphes à l'intérieur des chapitres, les phrases à l'intérieur des paragraphes, et les mots à l'intérieur des phrases dans un agencement subtil et libre, et dont les nombreuses répétitions, hésitations, 'repentirs', ne produisent jamais les effets de lourdeur que pourrait créer un tel texte, mais au contraire et c'est une prouesse une légèreté, une musicalité remarquable :

 

Hymne ou cantique, ici :

 

la chute et la cadence des reins c'est un hymne monter toujours plus haut quitter les sentes les plus sombres c'est un hymne tous ces mots pour toi un cantique

 

ou encore concerto ? adagio for strings dont les trois mouvements (allegro, adagio, allegro) recoupent les parties I, II, III pour évoquer l'impérieux du désir piaffant comme le cheval l'un des motifs les plus étranges de ce livre.

M'interrogeant sur cette 'partition' et voulant en percer le secret, celui de la pierre ? imperturbable est la pierre qui recèle le secret, j'ai forcément pensé à Bach, à ses fugues, son contrepoint ; Bach, le maître absolu en variations et écarts subtils, qui ne cesse de creuser, d'approfondir, d'alléger à mesure que se déroule l'œuvre. Mais parce qu'on est au XXIème siècle, et que l'auteur est une jeune femme moderne, j'ai aussi pensé à des compositeurs plus proches de nous et, singulièrement, à György Ligeti, dont Nathalie m'a confirmé ensuite qu'elle aimait particulièrement son Kammerkonzert bâti lui aussi sur une périodicité très intéressante. L'écriture est au service de l'amour et du désir désir de l'amour sacré, l'encens de l'amour imprègne l'air, désir d'écrire, l'aphasie cruelle. Un désir impétueux qui ne renonce à rien, ni à la couleur, ni à la musique, ni à la liberté piaffante, et moins que tout à l'écriture qui est la fiction de ce qui est vécu, et à la vie. La plénitude de la beauté, de l'amour, baigne chez Nathalie Riera dans un onirisme naturel <

Lire la suite

02/05/2014 | Lien permanent

Note de lecture

Gilbert Bourson

 

« Congrès »

Editions Imp Act d'Ici&ailleurs 

 

 

 

Le mystère du langage est que son rapport au monde est dérobé.

            Conversions     Poèmes de la Presqu’île

Michel Deguy  

 

 

Brigitte Donat (note de lecture)

 

Gilbert Bourson avec Congrès  orchestre un monde poétique à partir d’une figure aimée qui s’est retirée. Est-ce pour oblitérer le manque, conjurer la perte que la langue prolifère « congresse dans ses concavités » ?

Si le thème de l’absence à son habitude désertifie le monde, ici, bien au contraire, il entraîne à sa suite une profusion de signes dont la langue amoureuse s’empare.

La strophe seule délimite l’espace, elle crée l’ordonnance des circulations inouïes, où tout bruit, se multiplie, se détache sans fin. A l’image d’un ciel spéculaire, l’œil de verre du ciel, l’écriture reflète le grouillant mouvement des formes, les turgescences, les métamorphoses par concaténation mais aussi parfois, les ellipses lorsque l’abondance vient à buter sur la disparition.

La langue de G.Bourson exulte et dans cette exultation, elle élit le mot rare, précieux, le plus souvent déconcertant .Dans son élan, le poète réussit à réunir le disparate (archaïsmes et bestiaires s’accouplent aux néologismes) multipliant  le sens.

 Nos phrases, nos vues, nos viols, ce jeu de l’oie

 Les égouts de l’orage au bas mot qui remugle

 Un hydraulat d’écarts -, et cette exultation

 Stokastique et criarde au crible indifférent.

Ce qui compte, c’est de creuser l’écart ; à l’écoute du retrait que cause le départ, se découvre l’amour du nom qui donne chair à l’absente. Pour l’amant n’existe pas la perte car sa langue est habile à parfaire les richesses de la mémoire. Rien ne meurt, ni les réminiscences livresques, Homère, Virgile, Keats, Shakespeare, Rimbaud…, ni les infimes sensations de la langue, corps amoureux.

Le poète rend compte des traces. Sensible à leurs flux, leurs courbes, leurs enchevêtrements, il épouse leurs contours dans l’oubli du sens acquis. Elles font signe et dans leurs proximités comme dans leurs éloignements, elles créent une épaisseur foisonnante, mouvante qui signent  Les actes d’un congrès qui fut ici le nôtre.

La langue amoureuse s’est substituée à la perte, là voici prodigue.

 

Brigitte Donat   

 

 

 

gilbert bourson CONGRES.jpg

Imp Act
d'ici & ailleurs
ISBN 978-2-918088-00-4    

(12€)
54, rue de Ronquerolles
95620 Parmain
01 34 73 29 75
impact.dicietailleurs@tele2.fr

 

Lire la suite

14/11/2008 | Lien permanent

Bulletin des carnets d'eucharis n°20 - mars 2010

couv n°20_mars 2010.jpg

 ©Edward Weston Portfolio Pepper, 1930

 

 


 

[SOMMAIRE………]

 

MICHEL PORTIER Dessinateur & Photographe portraitiste

SUR LA PHOTO Edward Weston (1886-1958)

EXTRAITS Vivre dans le feu Marina Tsvétaïéva

&

Cathy Garcia/ Patrick Fischmann Hochets de sève 17e Livr'art d'Evazine

POESIE AVEC Cathy Garcia & Nathalie-Erica Cousin & Denis Heudré & Béatrice Brérot

 

&

DU CÔTÉ DE CHEZ THOMAS BERNHARD Maîtres anciens & Extinction/un effondrement VIENT DE PARAITRE Renaître : Journaux et carnets (1947-1963) Susan Sontag Christian Bourgois Editeur…………… Orage/Tempestad Cristina Castello Bod éd. NOTES DE LECTURE (Brigitte Donat) Dominique Grandmont Mots comme la route (Claude Minière) Philippe Sollers Discours parfait

 

&

PAR AILLEURS ………………….. PRINTEMPS DES POETES à la colle sur loup – DANGER POESIE & LA VOIX DES AUTRES – 12 mars 2010

 

 

LES CARNETS D’EUCHARIS N°20

 sur calaméo

http://www.calameo.com/read/000037071c9eb464d2dec

Publiez sur Calaméo ou explorez la bibliothèque.

MARS 2010

 logo pdf.jpgTELECHARGEMENT PDF http://lescarnetsdeucharis.hautetfort.com/media/00/00/1849619768.pdf

 


Lire la suite

28/02/2010 | Lien permanent

Revue Triages N°23, juin 2011 (avis de parution)

img018.jpg

Copyright © Revue Triages, N°23, 2011

 

« Vie ne veut pas dire
que vivre est absence.
Mais si vie exige
des brassées de fleurs,
et que fleurs disparaissent,
tu peux partir. »

Jacques Izoard « Le bleu et la poussière » (1999)

 

 

La revue littéraire et artistique Triages, des Editions Tarabuste, ouvre sa 23ème édition avec un dossier d’hommage à Jacques Izoard, une figure marquante de la poésie contemporaine (1936-2008). Dans « Merci aux poèmes de Jacques Izoard », James Sacré écrit : « Aucune œuvre ne vient de nulle part sans doute – et celle de Jacques Izoard, je suppose, pas moins que les autres. On peut penser en la lisant à des fatrasies du XIIIe siècle, à des façons de faire briller les associations de mots de Tristan L’Hermite, ou à des éclats de poèmes de Rimbaud. N’y a-t-il pas chez Izoard quelque chose de fortement rimbaldien (…). Peut-être aussi quelque chose du surréalisme, mais sans que l’image et la métaphore empoissent le poème.

Françoise Favretto, éditrice de L'atelier de l'agneau : « (…) on sait qu’il ne choisira pas la littérature « engagée » mais tendra plutôt vers l’Esthétisme. Il voit cependant les limites de l’écriture et souhaiterait davantage d’elle ». Izoard publiera sous cette enseigne : Plaisirs solitaires (avec Eugène Savitzkaya), Axe de l'œil, Petits crapauds du temps qui passe (avec Michel Valprémy), Bègue, bogue, borgne.

 

Les deux premiers tomes de ses « Œuvres poétiques » complètes sont disponibles aux Editions de La Différence ; un troisième volume paraîtra en 2011, consacré aux années 2000-2008.

 

« Langue happe libellules

Langue d’insecte,

Ou de saint sec !

Le mot « langue » bouge

Sans cesse en un étui

De fraîche salive…

(p. 29)

 

***

Cette 23ème édition est aussi une rencontre incontournable avec le poète Claude Minière dans un entretien avec Pascal Boulanger intitulé « Courage cœur, poussière dorée à propos de Claude Minière ». Rappelons-nous de Pascal Boulanger Une action poétique de 1950 à aujourd’hui (éd. Flammarion, 1998), Suspendu au récit... la question du nihilisme (éd. Comp’Act, 2006), et puis Fusées et paperoles (L'Act Mem, 2008), sans oublier l’ensemble de ses articles consacrés à la littérature contemporaine et publiés dans des revues comme Art Press, Europe, Action Poétique… tout le travail d’analyse de Pascal Boulanger s’établit sur le terrain non pas des clivages scolaires sur la poésie, mais sur celui de la demeure du poète dans sa relation à l’Histoire. D’un livre à un autre, ce qui s’affirme sans relâche est la question du nihilisme et des diverses intimidations de notre époque. Au cœur de ce passionnant entretien, les réponses de Claude Minière témoignent d’une profonde et réelle attention pour la poésie, et plus que jamais pour le « courage poétique ». L’enjeu d’un recueil de poésie, nous dit Claude Minière « est d’abord du rapport du poète à lui-même. Les hommes sont parés de mérites et pourtant c’est en poète qu’il faudrait habiter cette Terre. /La conviction de tout véritable poète est qu’à travers l’Histoire – à travers l’histoire de l’humanité, à travers l’histoire sociale et l’histoire de la métaphysique – un très long débat se poursuit, « visiblement » ou secrètement. Débat du poète avec lui-même (« La poésie doit avoir pour but la vérité pratique »), avec les logiques de discours qui formatent les corps et les esprits, et avec la culture. Ainsi même, le poème peut parfois avoir pour « embrayeur » la haine de la poésie quand celle-ci n’est pas à la hauteur de ses ressources mais les galvaude. Ne pas contourner la haine qui anime le poème est un premier trait du « courage poétique ». Trait de dégagement (contre le « chantage », d’exercice de la nécessité et de la liberté intime, et, comme en passant, salut adressé aux compagnons de route, de joie, de combat et de questionnement. ».

Grand lecteur d’Ezra Pound et auteur de Pound caractère chinois, paru dans la collection L’Infini chez Gallimard en 2006, un prochain essai de Claude Minière va paraître aux éditions Tristam : La méthode moderne (consacré au poète Pound).

Pour ma part, je suis heureuse de retrouver, parmi les recensions de Pierre Drogi et Brigitte Donat autour de l’œuvre de Claude Minière, ma lecture, en 2009, de Pall-Mall, Journal 2000-2003 (éd. Comp’act, 2005), sous le titre Claude Minière... et le monde dans son ordre par la justesse d'un trait. Que Pascal Boulanger, Djamel Meskache et Tatiana Lévy en soient remerciés.

 

Nathalie Riera, juin 2011

Sur Claude Minière, consulter  Les Carnets d'eucharis

 

 

 

 

Pour commander la revue


 

Editions TARABUSTE

Rue du Fort

36170 SAINT-BENOIT-DU-SAULT

Tél.    02 5447 66 60

Fax    02 5447 67 65 

Lire la suite

André Kertész (1894-1985)

photographe hongrois

Kertesz_Lire.jpg
La Lecture, Esztergom, Hongrie
1915
André Kertész
Ministère de la Culture - France / Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine / Dist Rmn © Donation André Kertész
kertesz.jpg
Enfant lisant des bandes dessinées dans une rue de New York,
12 octobre 1944.
Photo André Kertész © Ministere de la Culture – France 
kertész.jpg
Un matin d’hiver, Café du Dôme, Paris, 1928
Photo André Kertész © Ministere de la Culture – France 

Lire la suite

31/01/2009 | Lien permanent

Regards sur ”Puisque Beauté il y a” de Nathalie Riera, éditions Lanskine, 2010

 

Chère Nathalie, J’ai eu le temps de le lire une première fois, suffisamment pour apprécier votre « position » dans ce grand champ poétique éclaté d’aujourd’hui dans lequel il est si difficile pour le public de se repérer. J’aime alors que le titre de votre travail annonce clairement les choses. Ce titre qui pour moi consonne avec celui d’un autre livre de J.P. Michel, qui m’a tant impressionné il y a une petite quinzaine d’années lorsque je l’ai lu pour la première fois, Le plus réel est ce hasard, et ce feu. Du feu vous n’en manquez pas qui se traduit par une perception aigüe de la présence du vif en chaque chose, couleurs, bruissements, ondulations, griffures, même dans l’apparent inanimé qui nous entoure. Que vous tentez de traduire, malgré certaines prescriptions ridicules dont on ne dira jamais assez le mal qu’elles firent à la poésie par leur caractère envahissant, en images parfois surprenantes. Vous optez pour une poésie de l’ouvert, de l’accueil et de la transfiguration. Largement fondée sur une relation intime à cette nature qui semble vous entretenir en permanence et constituer la nécessaire médiatrice de votre conscience d’être au monde.

Des beautés, on en trouve dans votre livre. Dont la moindre n’est certes pas le court poème final. Qui est une réussite. Dans son heureuse et suggestive discrétion. Plus évocatrice finalement qu’une accumulation de métaphores. Vous êtes à n’en pas douter une véritable nature de poète. Consciente aussi de cette part de langue dont tout le réel auquel nous appartenons est tissé. D’où découle chez vous cette réflexion sur la raison du poème. Qui n’est pas simplement celle du vient d’où mais du « fait quoi ?», « va où ? ». La réponse chez vous en est simple. C’est de s’opposer à tout amoindrissement d’être. Par un travail dans lequel se reconnaît cette volonté de retrouver et de renouveler la très ancienne et profonde émotion que procure le fait de voir, se voir, à travers l’épaisseur transparente à certains moments du langage. Par cette grâce que vous avez de ne pas avoir perdu l’art de faire remuer sans les salir vos lèvres. Georges Guillain

 

***

 

A première lecture, généralement la meilleure puisqu'intuitive et dépourvue de préjugés, je ne peux qu'être troublé par la subtile et sensitive "magnificence" de ta poésie par laquelle se trouve régénérée la beauté naturelle du monde, sans avoir besoin des fabrications factices dont sont coutumiers, dans leurs productions à la chaîne, les poètes qui font des mots leur profession, leur état. Tu trouves tes mots en respirant, en aimant, sans forcer la mesure, la survenue rythmique du poème. Le reste n'est qu'une question de mise en forme, de retouches, de corrections.

La voix qui est tienne s'affirme de plus en plus en se détachant des carcans et des clichés de la modernité, pour laisser place au sens à fleur de peau, aux frissonnements du temps. Il faut beaucoup de silences pour dire cette beauté profonde.

Le corps se fait creuset, l'esprit se fait souffle vivifiant le monde. Je te remercie pour ce souffle bienfaisant. André Chenet, mars 2010

 

 

Je viens juste de recevoir ton recueil "Puisque beauté il y a". Un des plus fins qu'il m'ait été donné de lire depuis bien longtemps (la poésie forcée m'ennuie). Je n'ai fait pourtant que le parcourir de long en large, au hasard d'une lecture discontinue, à grands coups de faisceaux d'yeux. Je le préfère même à ClairVision : tu as décanté, avec une très vive sensitivité, le trop plein de cérébralité inhérent à toute écriture éprise de recherche et de nouveauté. Il me semble, mais nous en reparlerons, que tu ouvres une voie d'émerveillement et de candeur (Baudelaire, quant à lui, parlait d'impeccable naïveté) susceptible d'apporter ce supplément d'âme que nous dispense la nature terrestre lorsque l'on s’abandonne à elle.  Chacun des poèmes de ton recueil indiquent ces lieux essentiels où la poésie redevient éclairante en nous délivrant des surcharges "culturelles" et "cultuelles". Pas de fioritures stylistiques, un dépouillement salutaire et parfaitement réfléchi, très loin du hachis-menu d'une soi-disant poésie d'élite desséchante. L'introduction de Pascal Boulanger est d'une justesse remarquable.

Avec toute ma reconnaissance

André Chenet, septembre 2010

http://poesiedanger.blogspot.com/

 

***

 

L'énergie de la rentrée vaut bien celle du désespoir (Deguy) : on continue la poétique par tous les moyens ! Aussi c'est avec un vibrant petit éloge de la paternité (dans tous ses états) qu'avec Bertrand Leclair on la saluera.

Le rouge Renaissance de la revue il particolare 23 & 24 portera haut sa couleur avec un nouveau dossier Prigent et 256 pages de provisions pour la route, de quoi apporter réponses à la question de la revue Littérature : Effacement de la poésie ? portée par Christian Doumet et ses amis.

Trois titres des éditions Lanskine les appuieront…

 

Les éditions Lanskine

(Nantes) m’offrent comme une manière de répons à l’antienne de Littérature avec ces trois titres assemblés : après Temps mort, Je ne suis plus l’absente, Puisque Beauté il y a.

Ces trois recueils, très élégamment présentés (on notera in fine la mention Enrichissement typographique, et c’est vrai ; on appréciera également la délicatesse du prière d’insérer) ont pour auteurs, respectivement : Paul de Brancion, Jacques Estager, et Nathalie Riera.

Dans la trépidance de la rentrée, ces recueils offrent :

des pauses de légèreté : Rouge la lumière du féminin, légèreté, fulgurance/ enfance/ terre et fougère qui raniment l’air de la chambre// à mon retour aux bruits clairs/ où mes pas sont limpides et les murs franchissables. (Nathalie Riera, p. 53),

une provision d’adjectifs, de rythmes joueurs : La grille est dorée, elle est à la place du vent, c’est/ alors, dans la cour ; c’est toujours dans un temps/ enenfantin, grisé, soiré et où le temps est fleuri, où les/ fenêtres fleuries, au haut de la ville et la ville est au / bas, le soir, sont et partout le soir puis le temps. (Jacques Estager, p. 39),

ou le rappel d’autres urgences à voir et à penser. Ainsi le poème qui clôt le recueil de Paul de Brancion, avant le plan rapproché de la photographie de Joseph Barrak, prise dans la vallée de la Bekaa, et dont un plan large ouvre le livre : Un bédouin porte le corps d’un enfant, mort dans les/ bombardements./ Neveu, fils de son frère./Sous le voile rouge, son regard trahit l’effroi retenu./ Il est accroupi dans un pantalon de costume mal coupé./ Pietà/ écart du temps mort et du temps vivant. (p. 67)

Ronald Klapka

http://www.lettre-de-la-magdelaine.net/spip.php?article196

 

 

***

Émouvant, bouleversant et surtout infiniment humain, le métalangage nathalien est en soi une conquête d'esthète, une poésie d'infinitude, un monde extatique à contre-courant du monde délabré, dénaturé où les cerbères de toutes sortes, les minotaures de la dénaturation marginalisent la beauté naturelle et font oublier la déité vocationnelle de l'Homme né de Dieu... Camille Loty Malebranche

 

***

J'ai aimé votre recueil ; en lisant ces regards, voici ce qui pour moi s'est précisé :

 

Votre parole poétique s'accomplit en donnant voix à la présence.

En vous subordonnant à son intensité, à sa beauté mais aussi à son silence, votre poème se coule dans les formes végétales et couleurs temporelles de l'espace pour affirmer l'habitation.

On se réjouit de votre distance affichée pour la modernité. Vous témoignez pour la beauté, n'est-ce pas l'acte de sauvegarde nécessaire pour que celle-ci accepte généreusement, dans vos poèmes, de se dire ? Brigitte Donat

***

Puisque Beauté il y a. Je le lis avec grand plaisir, et y trouvant le monde non seulement saisi dans son « il y a » et sa nécessité d’écriture (« puisque ») mais encore comme production (poésie). Pascal Boulanger dit très justement « tout mérite d’être nommé ».

Le surgissement, l’étonnement, les « épiphanies », la grâce de la nomination et de l’écoute… tout cela nous allège de la morosité du « monde comme narration » qu’étale la « rentrée littéraire ». Claude Minière

 

 

 

Un extrait

sur le site Terres de femmes (Angèle Paoli)

ICI

 

 

*** 

 

Préface Pascal Boulanger 

ICI

 

 

 

COUV puisque beauté il y a nathalie riera ed. lanskine.jpg

 

∆∆∆

 

 

 Si vous souhaitez commander le livre

 

Par courrier postal

Editions Lanskine

Mas, 39, rue Félix Thomas

44000 NANTES

Par courriel

lanskine@club-internet.fr

  

 

∆∆∆

 

Les carnets d'eucharis

Vibrations de langue et d’encre

 


 

LECTURE

 

Nathalie Riera lira des extraits de Puisque Beauté il y a

à La Petite Librairie des champs de Boulbon

 

samedi et dimanche 25/26 septembre 2010

 le samedi de 18 heures à 19.30 aux côtés d’Angèle Paoli, Marielle Anselmo, Hélène Sanguinetti & le dimanche à 16.30 aux côtés d’Angèle Paoli

Le Moulin Brû
13150 Boulbon
France


http://lapetitelibrairiedeschamps.blogspot.com

 

Lire la suite

17/09/2010 | Lien permanent

Page : 1 2 3